Un choc sans vainqueur
C’était le big match de cette 13ème journée de ProD2 : le FCG (3ème) recevait le Biarritz Olympique (2ème). 8500 spectateurs se sont déplacés pour l’occasion, ce qui constitue pour le moment le record de la saison.
Le FCG qui était dans un contexte quelque peu compliqué par les sanctions prononcés contre lui par le gendarme financier de la LNR : 5 points de moins au classement dont 2 avec sursis et 20 000 € d’amende. Si le FCG a pris acte de cette décision par un communiqué laconique, le Président Cuynat a annoncé à l’issue du match face à Biarritz que le club grenoblois allait faire appel de cette décision. Précisant qu’il trouvait cette sanction « difficile et injuste surtout sur le plan sportif ».
Le sportif c’est sur la pelouse que cela se passe et sur la pelouse du SDA, le FCG a passé une 1ère mi-temps des plus difficiles. Dominés dans la possession de balle, les grenoblois ont passé ces 40 premières minutes à défendre face à des biarrots clairement venus pour la gagne et qui développaient un bon rugby. Un jeu vif et alerte pour les joueurs du président Aldigé (présent en tribune) avec des 2ème et 3ème ligne joueurs, n’hésitant pas à attaquer la ligne en mettant de la vitesse. En face, le FCG tenait bien la barraque en défense malgré quelques erreurs de placages. Erreur de placage qui allait s’avérer fatale à la 26ème minute lorsqu’après une série de passe dans le bon tempo, les basques s’approchaient de la ligne de but et suite à un placage manqué par S. Blanc-Mappaz, Edorcio pointait dans l’en-but. Un essai transformé qui donnait un avantage substantiel et mérité au BO (6-13). Il faut dit dire qu’au cours des 20 premières minutes, on ne voyait que les basques sur le terrain. Les grenoblois ne brillants que par intermittence et trop maladroits pour mettre dans la continuité dans les rares ballons qu’ils arrivaient à obtenir.
D’ailleurs, à force de subir, ils étaient sanctionnés d’un carton jaune lorsque T. Hepetema se rendait coupable d’un placage jugé trop hait par le corps arbitral. On jouait alors la 19ème minute. Fortunel et Germain, avaient permis à leur camp respectif de marquer des points sur pénalité et le score était de 6 partout avant, l’essai de Biarritz.
Pourtant dominé dans le jeu, les grenoblois restaient à distance respectable du BO et étaient solides en conquête : la touche et la mêlée gênaient les joueurs de l’ancien grenoblois Shaun Sowerby. La mi-temps était sifflée sur le score de 13 à 6 en faveur de Biarritz sans que l’on ne trouve à redire du côté des supporters grenoblois. La blessure de Mathis Sarragallet (cheville) au cours de la première période avait obligé Fabien Gengenbacher à faire entrer Lilian Rossi dés la 31ème minute.
A l’entame de la seconde période, les grenoblois avaient décider de s’appuyer sur leurs points forts du moment, à savoir la touche et les mauls pénétrants. Il s’en suivait un changement dans la physionomie du match puisque c’était désormais les grenoblois qui avaient la possession de balle. Malheureusement, les défauts du FCG étaient également présents hier soir et en particulier cette maladresse chronique lorsque Grenoble arrive mettre en place des actions dynamiques. Systématiquement une faute de main vient enrayer ces débuts d’actions qui devraient mettre le FCG dans l’avancée. Malgré tout, à la 58ème minute, touche à 10 mètres de la ligne pour Grenoble et s’en suivait un ballon porté qui, cette fois, était maitrisé pour le FCG. Lilian Rossi à la manœuvre pouvait marquer le 1er essai grenoblois de la soirée après que son pack ait emporté celui du Biarritz sur plusieurs mètres. Transformé par Fortunel, les grenoblois revenaient à égalité (13-13).
Les biarrots étaient en difficultés face au pack grenoblois. Tant est si bien qu’à la 62ème minute, le pilier Samaran écopait à son tour d’un carton jaune. Grenoble avait la possibilité de prendre la tête au tableau d’affichage, si il parvenait à profiter de cet avantage numérique.
Les biarrots faisaient entrer leurs remplaçants, Couilloud et Speight notamment afin de d’amener du sang frais. Grenoble de son côté n’arrivait pas à mettre à mal les basques, en raison de trop nombreuses fautes de mains. Pire même, ils donnaient la possibilité au BO e prendre la tête, lorsqu’après un ballon volé en touche par l’alignement de Biarritz, le FCG se mettait à la faute, offrant une pénalité aux 25 mètres à gauche à Germain l’artilleur basque. Celui-ci loupait le coche au grand plaisir des spectateurs grenoblois. Il restait alors 10 minutes à jouer. Grenoble jouait sur sa force en ballon porté. Malheureusement sans succès en raison de fautes de mains. Le temps tournait et l’on se dirigeait tout droit vers un nul. A la 79ème minute, la mêlée grenoblois récupérait une pénalité au centre du terrain. Fortunel cherchait alors la touche dans l’espoir de récupérer à son tour une pénalité pour crucifier leurs hôtes du jour. Un espoir vite disparu puisque l’ouvreur ne trouvait pas la touche. S’en suivait un échange de coup de pied entre les 2 équipes pendant la totalité de la dernière minute. Le BO étant l’équipe en possession du ballon au moment ou la sirène du SDA retentissait, les basques se contentaient du nul et envoyer le ballon en touche.
2 points de pris ou de perdus pour les grenoblois selon comment on peut analyser le match. Si sur la première mi-temps, le FCG peut se satisfaire du nul, sur la seconde en revanche, il peut y avoir des regrets : il y avait de quoi assommer les biarrots mais les grenoblois à cause de maladresses n’ont pas réussi en aller au bout de leurs actions qui parfois partaient plus que bien sur la vitesse et/ou les combinaisons mises en place. Le FCG est frustrant, pour lui-même tout d’abord et pour le public ensuite. Des hauts et des bas dans un match pour cette équipe qui malgré tout reste en haut du classement et tient tête à une des 2 meilleures équipes de cette ProD2.
S’il y a du progrès en mêlée et dans les phases de combats, il ne reste pas moins que le FCG est encore trop inconstant sur la totalité d’un match. De la constance, il va en falloir dés la semaine prochaine, puisque le FCG se déplace chez un autre prétendant aux phases finales : les landais de Mont de Marsan qui reviennent bien après un début de saison quelconque.
Grenoble a une semaine pile pour progresser sur ses défauts.
Les + :
- La mêlée : chahutée parfois mais excellente parfois également. Bravo aux jeunes piliers titulaires ainsi qu’aux entrants Goginava et Vial qui ont montré qu’ils avaient le niveau
- L’engagement : même s’il a fallu plusieurs minutes aux grenoblois pour enter dans la partie, ils ont su mettre de l’envie et de l’engament dans le jeu
- La touche : beaucoup de ballons volés, par Lainault notamment, et une conquête propre (Halaïfonuoa, Gray, BPM et Lainault en pourvoyeurs)
- Les trop nombreuses fautes de mains : beaucoup d’actions avortées par un manque de dextérité ou à cause de la passe de trop
- Les touches non trouvées : encore 2 hier soir. C’est récurrent quel que soit celui qui tape ces pénalités
- Le manque de percussions chez les 3/4, même si Manu a franchi quelques fois en prenant des intervalles. Les ailiers grenoblois ont touché peu de ballon.
- Enfin, F. Ezcurra n’a pas su donner le tempo nécessaire derrière.