Grenoble s’offre le leader et le bonus en prime
Fessé la semaine dernière à Oyonnax, c’est un FCG revanchard qui accueillait le surprenant leader rouannais hier soir au Stade des Alpes. Une lourde défaite qui stoppait le bon début de saison des grenoblois et qui sonnait comme un avertissement : le FCG va mieux mais il y a encore beaucoup de travail à effectuer.
Devant une petite chambrée (5000 spectateurs annoncés mais surement un peu moins réellement présents), les grenoblois s’étaient préparés toute la semaine pour donner une bien meilleure image que celle de la semaine dernière. Ils avaient été pris dans le combat et physiquement par les Oyomens et ils ne voulaient pas revivre cette impuissance. Leçon retenue par les isérois puisque dés l’entame, les placages et les offensives sentaient bon l’envie d’en découdre. Romain Trouilloud ouvrait le score dés la 4ème minute sur une pénalité aux 30 mètres. Dominateurs en conquête, les grenoblois étaient présents dans les déblayages ce qui donnait la possibilité aux ¾ de s’exprimer. Après une avancée de plusieurs mètres et de nombreux de temps de jeu, Romain Barthélémy délivrait une judicieuse passe au pied pour Qadiri dans les 22 rouannais. Ce dernier mettait les cannes pour le 1er essai du match. La transformation en coin était loupée par Romain Trouilloud. 8 à 3 à la 10ème minute. Olender, le buteur de Rouen ayant ouvert la marque pour son équipe sur pénalité, 3 minutes plus tôt.
Auteur d'un doublé le serial-marqueur Karim Qadiri ouvre son compteur de la saison Crédit photo : Karine Valentin
L’entame était bonne, la dynamique était lancée pour Grenoble. Et elle ne s’arrêtait pas : 3 minutes après le 1er essai, c’était rebelote pour le duo Barthélémy-Qadiri : plusieurs de temps de jeu, de la vitesse, des libérations rapides et l’ouvreur grenoblois se retrouvait à jouer un 2 contre un en bout de ligne pour son ailier. Résistant à un dernier placage, le serial-marqueur du FCG, selon notre expression consacrée, marquait son 2ème essai du match dans le même coin que le 1er. Trouilloud ne parvenait toujours pas à transformer et le FCG s’échappait au score sans toutefois se mettre à l’abri de son adversaire du jour. 13 à 3 après un petit ¼ d’heure, Rouen comprenait qu’il n’aurait pas la partie facile. Après la sortie sur blessure de l’arrière Hugo Trouilloud (problème à la hanche), c’est Bautista « Batu » Ezcurra qui prenait le relai dans le fond du terrain du FCG. Toujours appliqué, le FCG s’enrayait quelques peu, notamment en conquête et en particulier en touche. Les ballons devenant moins propres, la machine grenobloise marquait le pas. Les grenoblois se faisaient même peur par 2 fois en fin de mi-temps, quand Barthélémy « chaud » sur les passes au pied en tentait une nouvelle, cette fois interceptée par Bertshy qui remontait tout le terrain avant d’être repris in-extremis par Romain Trouilloud. Sur l’action suivante, Rouen tentait de mettre à mal la défense grenobloise sur maul pénétrant puis en pilonnant la ligne d’en-but. La défense de fer vue à Agen, 15 jours plus tôt, refaisait heureusement parler d’elle. L’indiscipline malheureusement aussi puisque JC. Orioli écopait d’un carton jaune sur cette dernière action. Olender en profitait pour marquer 3 points sur la sirène.
13 à 6 pour Grenoble, ce n’était pas cher payé pour les visiteurs qui auraient pu encaisser un essai magnifiquement marqué par Halaïfonua qui, après une interception aux 50 mètres, cadrait et débordait le dernier défenseur et tel un ailier mettait les cannes jusque dans l’en-but. Essai malheureusement refusé pour un en-avant préalable.
A défaut de prendre le trône, le FCG s’appuie sur sa défense de fer
Réduits à 14 pour le début du second acte, le FCG avait plus de mal en mêlée, malgré la bonne tenue de la 1ère ligne. Le jeu se hachait et Grenoble perdait de sa superbe, d’autant plus que les problèmes en touche, les empêchaient d’avoir des ballons corrects. Après le traditionnel bal des changements, les frères Ezcurra décident alors de se la jouer solo : Felipe jouant rapidement une pénalité à la main à 35 mètres des perches, s’infiltrait dans la défense puis servait à hauteur son frère Bautista lancé plein champs. L’arrière de circonstance déchirait le rideau rouennais et marquait le 3ème essai synonyme de bonus pour son équipe. Cette fois-ci la transformation, bien plus simple que les deux 1ères, était réussie par R. Trouilloud. 20 à 6 à la 60ème. Grenoble souffrait quelque peu face à des rouannais qui ne voulaient pas en rester là. Qadiri était toutefois à 2 doigts d’inscrire un triplé mais Olender commettait un en-avant volontaire sur la dernière passe. Exclut 10 minutes, l’arbitre n’accordait pas d’essai de pénalité malgré les protestations du public. Jusqu’à la fin du match, le FCG subissait les assauts de Rouen. Par 2 fois, ils s’écroulaient dans l’en-but grenoblois et par 2 fois, la défense d’acier du FCG repoussait les velléités rouennaises. Des velléités parfois à la limite de la correction et les échauffourées se multipliaient : Montagne, Blanc-Mappaz et Martel montraient les muscles face à leur ancien coéquipier Julien Ruaud qui avait visiblement des comptes à régler. Grenoble ne lâchait rien avec l’appuie du public et préservait le bonus offensif jusqu’au bout.
Une victoire aux 2 visages pour le FCG : une 1ère mi-temps plutôt aboutie et une seconde plus difficile dans l’engagement, la conquête et l’utilisation du ballon. Qu’à cela ne tienne, ce sont bien 5 points qui sont tombés dans l’escarcelle grenobloise hier soir.
Des grenoblois 2ème du classement désormais et qui voudront valider ce bon début de saison, dés vendredi prochain au stade des alpes face à Aurillac. A cette occasion, le club va mettre en place des animations spéciales et verra la présence de nombreux étudiants capables de mettre l’ambiance dans les tribunes. Des tribunes assez clairsemées pour les 2 matchs joués cette saison à domicile.
Peuple grenoblois, votre équipe joue les 1ère rôles pour le moment, c’est l’occasion de (re)venir au stade, les joueurs ont besoin de vous !!!
Les + :
- La bonne réaction et la bonne attitude après la défaite à Oyonnax
- Quand les grenoblois jouent vite et mettent les bons ingrédients devant, les gazelles peuvent s’exprimer
- Barthélémy pour son jeu au pied, Muarua pour sa puissance, Halaïfonua pour son abatage, Martel pour ses grattages précieux et Qadiri pour faire la décision sont les joueurs que l’on peut sortir du lot. Nixon mérite aussi une mention pour sa bonne tenue en mêlée.
- La défense : cette défense de fer vue à Agen notamment, serait-elle en train de devenir la marque de fabrique du FCG ? Elle a tenu la baraque en fin de match sauvant le BO
- La conquête en touche : que ce fut laborieux ! le FCG manque de sauteur. Madeira fut le principal visé. Certains lancés en fond d’alignement n’ont pas trouvé preneur
- La mêlée : même s’il y a du mieux, la mêlée grenobloise n’est pas encore souveraine sur l’ensemble d’un match. Ça va venir
- La déclinaison au fil du match : les grenoblois ont perdu de leur superbe petit à petit. Il manque encore de la constance
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