Une défaite et des maux
Grenoble leader de la ProD2. Cela faisait longtemps que le FCG ne s’était pas déplacé chez un adversaire avec le statut d’équipe à battre. Sur la pelouse de la Rabine, c’est chez un de ses poursuivants les plus proches que Grenoble étrennait son tout nouveau statut de leader.
Un leader pas forcément sûr et certain de sa force ou du moins avec encore beaucoup de travers que les grenoblois s’étaient promis de corriger. Les coachs grenoblois avaient choisi de changer les hommes sur certains postes. En raison de blessure (Qadiri) ou pour concerner la totalité de l’effectif. Ainsi, Eglaine, Berruyer, Escande et Romain Trouilloud étaient inscrits sur la feuille de match en tant que titulaires.
Avec à l’esprit la cuisante défaite à Oyonnax dans un match ou l’engagement avait fait défaut, les grenoblois entamaient la rencontre sérieusement mais prudemment. Pourtant, après 15 minutes de jeu, le score était déjà de 10 à 0 en faveur de leurs hôtes du soir. Une pénalité de Maxime Lafage et un essai de Bazin après une série de pick and go sur la ligne grenobloise, transformé par Lafage, donnaient une avance significative au tableau d’affichage. Le FCG n’était pourtant pas dominé outrageusement par les vannetais, mais le FCG était dans l’incapacité de fructifier les possibilités qui s’offraient à eux. La faute à un manque dans le dernier geste ou à des erreurs trop grossières à l’image d’une touche à 5 mètres perdue ou à une mêlée sanctionnée au moment ou elle pouvait donner un ballon de marque. Grenoble n’était pas capable, comme trop souvent si ce type d’action, de faire peur à son adversaire.
Romain Trouilloud réduisait la marque sur pénalité (10-3 27ème) mais 7 minutes plus tard, Nathanaël Hulleu, l’ancien grenoblois, se rappelait aux bons souvenirs de ses anciens coéquipiers en inscrivant le second essai de son équipe en bout de ligne. Lafage ajoutait les 2 points de la transformation en coin et creusait un peu plus l’écart (17-3 34ème). Et pourtant, en face, les bretons n’avaient rien d’une équipe intouchable, comme ils peuvent en avoir l’habitude sur leur pelouse. La preuve en était qu’à la 40ème minute, le FCG parvenait à franchir la ligne d’en-but vannetaise pour inscrire son 1er essai du match. Franchir étant un bien grand mot, car Romain Trouilloud prenait une mini-intervalle et caressait la ligne d’en-but en allongeant le bras dans un seul et même mouvement. Validé après visionnage la vidéo, cet essai ramenait les grenoblois à 5 points, R. Trouilloud ne parvenant pas à transformer. Le FCG avait su profiter de sa supériorité numérique 1 minute seulement après que Bazin ait été prié de rejoindre le banc pour 10 minutes.
17 à 10 à la mi-temps, le coup était encore jouable pour un FCG plutôt bons en touche et qui rivalisaient en mêlée.
Bautista EZCURRA prend un rouge !
Après la rentrée de Douglas à la place de Madeira blessé, les grenoblois pouvaient recoller au score, du moins le pensait-on. On y crut vraiment lorsqu’après une prise d’intervalle de B. Ezcurra, le ballon arrivait dans les moins de Lucas Dupont qui débordait la défense de Vannes et entrait dans l’en-but. Les supporters grenoblois ont sans doute tous levé les bras à ce moment-là, mais Dupont voulant sans doute mettre son buter en bonne position pour la transformation, n’aplatissait pas tout de suite. Mal lui en a pris : revenu, l’arrière vannetais faisait sauter le ballon des mains de l’ailier du FCG dans un placage désespéré. Grenoble venait de louper une occasion plus que franche de revenir à la marque. Vannes avait eu chaud et les joueurs de Jean-Noël Spitzer avaient bien compris que le leader pouvait encore garder cette place avec un peu plus de pragmatisme. Les entrées de Nixon et Vial pour Grenoble allaient fragiliser la mêlée grenobloise qui se faisait sanctionner régulièrement. Pris sur ce secteur mais pris également sur la touche : des lancers pas droits ne permettaient pas à Grenoble de pouvoir lancer des attaques. Vannes appuyait sur l’accélérateur et à force de subir, B. Ezcurra se mettait à la faute et prenait un carton jaune (55ème). 3 points pour Lafage et le score passait à 20 à 10. Vannes n’était pas transcendant mais les nombreuses fautes techniques grenobloises, à l’image de ces off-load à destination de… personne, ne donnaient pas la possibilité aux hommes de Fabien Gengenbacher de se montrer dangereux. La rencontre était hachée par les fautes de 2 côtés. Cyril Boulay, l’arbitre du match, avait du travail et ses accesseurs aussi. Un peu trop peut-être ce qui eu pour effet de leur faire perdre un peu de lucidité dans leurs décisions. Pour preuve, lorsqu’à la 66ème minute, le juge de touche signalait un placage sans ballon de la part de B. Ezcurra. Revu à la video, Monsieur Boulay jugeait que la faute était cynique puisque commise proche de la ligne d’en-but grenobloise. Il donnait donc un second carton jaune – sévère pour le côté cynique- à B. Ezcurra. Réduit définitivement à 14 jusqu’à la fin du match, l’indiscipline grenobloise resurgissait en fin de rencontre. Lafage donnait 3 points de plus à son équipe sur l’action. 23 à 10 puis 26 à 10 sur une nouvelle pénalité à 5 minutes de la fin.
Plus rien n’était marqué par les 2 équipes et le score en restait là. Un match assez brouillon des 2 côtés avec beaucoup de fautes et peu d’action qui auraient pu se faire lever les spectateurs de leurs sièges.
Grenoble venait de laisser son fauteuil de leader à son adversaire du soir. Un FCG qui ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même, tant il n’a pas usé de ses armes pour pouvoir espérer gagner. Et quand il a eu des possibilités, elles ont été gâchées par un manque de dextérité, d’assurance ou de technique.
Il lui avait pourtant la place diront certains. Oui c’est vrai, cependant c’est bien avec zéro point que les grenoblois reviennent de ce déplacement en terre bretonne. Cette Prod2 confirme son homogénéité car au classement et après les résultats du soir, les 7 premières équipes se tiennent en 3 points. Grenoble aura l’occasion de rester en haut du classement en recevant la semaine prochaine au Stade des Alpes une équipe de Provence qui vient de partager les points à domicile face à Oyo. Pour cela, les grenoblois devront régler leurs maux du début de saison : l’indiscipline et le pragmatisme notamment.
Les + :
- La mêlée en 1ère mi-temps
- L’engagement : il avait fait défaut à Oyonnax. On l’a vu un peu plus à Vannes
- Les mauls pénétrants : les grenoblois ont fait souffrir les vannetais sur cet aspect du jeu. C’est la 1ère fois de la saison que Grenoble enclenche des avancées sur cette phase
Les - :
- L’indiscipline : Grenoble est le mauvais élève en termes de cartons jaunes. Et maintenant il y a même un rouge…
- Comment peut-on quasi systématiquement loupé les touches offensives à 5 mètres ? Avec la domination qu’ils ont eu hier en groupés pénétrants, il y avait là l’occasion de marquer ! On a l’impression que les joueurs se mettent à déjouer sur ces phases de jeu en cherchant à surprendre l’adversaire et finalement ils se surprennent eux-mêmes : peut-être que la simplicité serait plus efficace
- La mêlée en seconde mi-temps : la 1ère ligne entrante à souffert en étant trop souvent pénalisée
- Assurer ! on ne va pas faire un procès à Lucas Dupont : c’est rageant de louper un essai tout fait. Mais cela aurait très bien pu être le tournant du match. En revenant à 5 points qui sait ce qui se serait passé. Mais avec des si…
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