Grenoble se bat tout seul
L’opération maintien lancée depuis quelques semaines par le FCG a prit un coup dans l’aile hier soir après la défaite sur la pelouse du Stade Raoul Barrière à Béziers. Pourtant en supériorité numérique durant la quasi-totalité de la rencontre, les grenoblois n’ont tout simplement pas su gagner. En revanche, ils ont su perdre, donnant le bâton pour se faire battre à des biterrois limités mais valeureux.
Devant 4500 spectateurs, ce match aux couleurs rouges et bleus (les couleurs officielles des 2 équipes) débutait de la meilleure des manières pour ceux qui portaient les couleurs bleues : J. Bousquet ouvrait le score sur pénalité (0-3 5ème). Les grenoblois étaient animés de bonnes intentions, surtout dans l’engagement. Le 1er tournant de la rencontre allait se dérouler à la 13ème minute : après une action de Karim Qadiri, ce dernier restait au sol complètement groggy et le nez en sang. Après de longues minutes à revoir les images à la vidéo, David Beun l’arbitre du match, sortait le carton rouge pour Gillian Benoy coupable d’un coup de pied à la face de l’ailier grenoblois. Une expulsion qui semblait bien sévère au vu des images et des réactions d’incompréhension dans les tribunes. Toujours est-il que c’est à 14 que l’AS Béziers allait passer cette rencontre (13ème). Qadiri sortait définitivement et était remplacé par Guillemin.
Le FCG dominait du coup la rencontre mais ne parvenait pas à aller au-delà de la ligne d’essai biterroise, la faute à un manque de finition flagrant : Séguret qui oublie en 2 contre 1 ou encore Barthélémy, qui après une jolie prise d’intervalle se retrouve seul et sans soutien. En face, les joueurs de David Aucagne faisaient de la résistance et fructifiaient leurs rares venues dans le camps grenoblois, Uruty marquant 2 pénalités coup sur coup aux 21ème et 23ème minutes (6-3 23ème). Grenoble avec un pack dominateur dans les collisions grâce à Douglas, Halaïfonua ou encore Lainault campait le plus souvent dans le camp adverse mais de façon stérile. Barthélémy récoltait même un carton jaune pour un placage à l’épaule sous ses poteaux. Uruty ajoutait 3 points (31ème) et Grenoble finissait la 1ère période à 14. Une première mi-temps qui voyait Béziers mener 9 à 3 face à une équipe de Grenoble incapable de prendre les devants malgré une domination territoriale.
Crédit Photo : Philippe Naureils
« Grenoble se saborde tout seul »
Revenu à 15 au début de la seconde mi-temps, les grenoblois comptaient bien mettre le pied sur l’accélérateur. On assistait pourtant à un jeu de coup de pied entre les 2 équipes : des échanges de dégagements entre Barthélémy, Bousquet et leurs homologues occitans n’apportaient rien au jeu en lui-même mais sur une relance grenobloise à la suite d’un ping-pong au pied, Barthélémy ouvrait sur ses ¾ après un bon enchainement de ses avants et Séguret parvenait à franchir la ligne de défense pour aplatir son 7ème essai de la saison, le 1er de la rencontre pour son équipe. Transformé par Bousquet. Le FCG prenait alors le score : 9-10 (44ème). Sur chaque action du FCG, les espaces s’ouvraient et les ¾ étaient en surnombre. Pourtant, le FCG ne parvenait pas à tuer la rencontre. Pourtant, à la 50ème minute, Magnus Schoemann marquait son 1er essai depuis son arrivée au FCG après une dernière passe de Seguret sans doute en avant. Bousquet transformait rapidement en drop avant que David Beun ne pense à consulter la vidéo. 17 à 9 pour un FCG qui venait de faire mal aux têtes biterroises. Des biterrois qui allaient pourtant se défendre vaillamment et qui restaient dans la rencontre grâce à l’incapacité grenobloise à faire gonfler le score. Courtaud l’ailier de Béziers pensait marquer en bout de ligne mais il passait en touche juste avant d’aplatir. C’était le 1er avertissement pour des grenoblois qui semblaient baisser de régime notamment après les 1ères vagues de remplacements. La mêlée grenobloise pourtant à 8 contre 7 ne dominait pas, Escande entré à la place de F. Ezcurra loupait une transmission sur une action dans les 22 adverses. Béziers revenait au score grâce à Uruty : 12-17 à la 53ème. Durant les 20 dernières minutes, on a alors assisté à une déliquescence du jeu grenoblois : fébriles dans le jeu et ne sachant plus comment jouer cette fin de partie, le FCG multipliait les fautes : Escande pour une obstruction flagrante ou encore Douglas pour un placage non relâché, laissaient Béziers y croire. A 10 minutes de la fin les biterrois décidaient d’aller en touche, trouvée à 5 mètres de la ligne, après l’obstruction sifflée contre Escande. Uys parvenait à dévier le lancer vers son propre camp. Escande récupérait et faisait une passe aveugle dans son en-but que Guillemin ne parvenait à contrôler. A la lutte pour aplatir avec Marco Pena, Halaïfonua se faisait devancer par le 1ère ligne de Béziers et après vidéo, David Beun validait l’essai pour Béziers. Latorre ne transformait pas. 17 à 17 à la 70ème. Le FCG était désormais dominé. La mêlée souffrait et à 3 minutes de la fin, emportée par ses vis-à-vis, la mêlée grenobloise offrait une pénalité à Béziers. Latorre (ancien grenoblois) donnait 3 points d’avance aux siens à la 77ème (20-17). Incroyable, à 14 depuis 70 minutes, Béziers revenait et prenait le score. Le FCG était perdu. Tellement perdu, qu’Eric Escande tapait en touche à la sirène, alors que son équipe avait la possibilité d’attaquer pour espérer encore l’emporter ou du moins tenter d’accrocher le match nul. Incompréhension totale de la part de ses coéquipiers et des spectateurs biterrois, tout heureux de voir leur équipe l’emporter.
1 point de bonus défensif ramené de ce déplacement dans l’Hérault. Maigre, très maigre au vu de la physionomie de la rencontre. Le FCG venait de se saborder tout seul malgré une domination sur l’ensemble de la partie. La faute à de la fébrilité au moment de conclure. La faute à un excès d’individualisme flagrant sur des situations de décalage chez les ¾. La faute enfin à des remplaçants qui n’auront pas su apporter de plus-value lors de leurs entrées. La 1ère ligne a été dominée et Escande, malgré son expérience, a été à l’origine d’erreurs de débutant.
Grenoble reste très proche de la relégation après les résultats d’hier soir : 2 pts d’avance sur Bourg en Bresse 15ème et 1 point sur Rouen 14ème. C’est malheureusement aujourd’hui le niveau du FCG : la lutte pour le maintien et la fébrilité qui va avec. La semaine prochaine face à Nevers au SDA, il faudra que ceux qui ont été recrutés pour leur expérience, fassent le boulot. Les jeunes ne pourront pas sauver le FCG a eux seuls.
Les + :
- L’engagement des avants : gros placages offensifs et défensifs
- La touche : mieux que la semaine dernière même si certaines prises de balles ont été réalisées à « l’arrache »
- Barthélémy : il a su prendre les intervalles et animer le jeu
- F. Ezcurra, un bon match du demi de mêlée argentin
- L’incapacité de gagner un match largement à leur portée. De la fébrilité, de l’individualisme et la faillite des remplaçants
- Eric Escande : son entrée a été catastrophique : de mauvaises passes, une obstruction flagrante, un dégagement en touche incompréhensible. Celui qui a resigné pour 3 ans, nous doit plus qu’une revanche.
- De la déception et de l’inquiétude pour la suite.
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