Avec de la peur puis sans reproche
Ils nous devaient une revanche. Les grenoblois avaient rendu une partition indigeste sur les bords de l’Adour la semaine dernière. Avec un déficit déjà conséquent sur les équipes en tête du classement, le FCG se devait, devant son public, de revenir à des standards plus proches de son statut de prétendant à la montée en top14. Au menu du soir : le Biarritz Olympique lui aussi dans la tourmente.Les tout juste 6000 spectateurs présents au SDA, ce qui est plutôt pas mal pour un mercredi soir à 21h, avaient l’espoir que les grenoblois leurs fassent oublier le match d’il y a quelques jours à Dax. Et ce fut… exactement l’inverse à quoi les supporters ont assisté : à peine 2 minutes s’étaient écoulées que le BO avait déjà franchit la ligne de but grenobloise. Après une percée plein centre de Ilian Perraux et le relais de ses avants, le ½ de mêlée Aurrekoetxea pointait derrière la ligne pour le 1er essai des basques. Hilsenbeck transformant, c’est un avec un débours de 7 points que le FCG entamait la partie. De retour pour mener l’attaque DE Grenoble Sam Davies convertissait une pénalité suite à un placage sans les bras d’un joueur du BO. Le gallois de Grenoble, en voulant jouer un renvoi aux 22 rapidement pour lui-même, s’emmêlait les pinceaux et commettait un en-avant. Sur la mêlée, l’ancien grenoblois Gervais Cordin bien servi sur l’aile droite, tapait à suivre dans l’en-but et son ailier Fariscot était le plus prompt pour aplatir le ballon dans l’en-but. Stupeur dans le stade et sur la pelouse. On jouait depuis à peine 8 minutes que 2 fois déjà, le BO allait à dame. Si Hilsenbeck ne transformait heureusement pas, le score était toutefois de 12 à 3 pour les visiteurs.
Les grenoblois n’avaient pas eu l’occasion de jouer que la défense était trop facilement prise à défaut. Les grenoblois après s’être réunis dans l’en-but, voulaient enfin démarrer leur match. Et il y a eu du mieux. Un peu plus de jeu, des touches bien captées par Philips et Blanc-Mappaz, des lancements mais des approximations qui faisaient capoter les actions. Les grenoblois mettaient de l’envie en étant malheureusement trop désordonnés. Ce qui donnait parfois un hourra rugby peu productif.
Grenoble dominait désormais la partie. Le jeu restait cantonné dans le camp biarrot. Après un bon ballon porté par les grenoblois, Barnabé Couilloud gêné par la défense biarrote parvenait à renverser sur Geoffrey Cros lancé comme un obus et qui pouvait filer à l’essai ! une belle action, bien conclu par l’ailier du FCG. Davies transformait et le FCG revenait à 2 points du BO à la 21ème minute. Qui l’eut cru après l’entame ratée des grenoblois ! Le FCG était enfin une équipe qui avançait et qui faisait souffrir son adversaire. 3 minutes après le 1er essai, un nouveau ballon porté mettait Grenoble dans l’avancé, Gray sortait le ballon pour Cros une nouvelle fois lancé, ce dernier ouvrait pour Davies qui d’une claquette décalait Dridi qui gagnait son duel face au dernier défenseur pour inscrire le 2ème essai grenoblois dans le coin du terrain. Davies ajoutait les 2 points de la transformation et le FCG menait 17 à 12. Dyer était pris pour une position de hors-jeux par Monsieur Coulon et Davies, tel un métronome, portait le score à 20 à 12 (29ème). Dominants, les grenoblois poussaient le BO à la faute. Un placage sans ballon permettant à Davies de porter le score à 23 à 12 à la 33ème. Redevenus sereins, les grenoblois menaient à leurs mains la rencontre. C’était vite oublier que le FCG version 23/24 était encore fragile. Fariscot parvenait à s’échapper sur l’aile face à Blanc-Mappaz avant de remettre intérieur à Perraux, qui en faisait de même pour Aurrekoetxea qui s’offrait un doublé à 5 minutes du terme de la 1ère période. Hilsenbeck transformait en coin et le BO revenait dans le sillage du FCG : 23 à 19. Score qui sera celui de la 1ère mi-temps puisque Stéphane Coulon renvoyait les acteurs aux vestiaires avec une avance de 4 points pour le FCG.
L’entame de Grenoble avait été catastrophique avant que les joueurs d’Aubin Hueber ne parviennent à se détacher. L’essai pris en fin de mi-temps sonnant comme un avertissement : rien n’était fait !
Le FCG fait cavalier seul
Au retour des vestiaires, le serial-buteur Davies donnait un peu d’air à son équipe après la réussite d’une pénalité. Des petites fautes de part et d’autre empêchaient le jeu de se développer. Et qui dit faut dit pénalité et qui dit pénalité dit buteur : Hilsenbeck ajoutait 3 points et portait le score à 26 à 22 toujours en faveur du FCG (50ème). Mais, buteur c’est aussi se servir du pied dans le jeu courant : Davies tapait une chandelle dans les 30 mètres du BO, l’ailier basque laisser le ballon rebondir, celui-ci revenait en arrière et Dridi s’en emparait acrobatiquement, l’ailier grenoblois remettait instantanément sur son capitaine. SBM avait 30 mètres à faire sans opposition et on sait que les « jambes de Steeve » sont redoutables. Le capitaine du FCG n’était plus revu et inscrivait le 3ème essai de son équipe. 33-22 après la transformation de l’inévitable Davies et le FCG faisait le break (56ème). Un écart qui allait se révéler définitif. Biarritz n’allait pas s’en remettre. Le FCG, était en confiance. La touche fonctionnait bien, les avants faisaient la différence physiquement à l’image d’un Javakhia surpuissant et les ¾ mettaient de la vitesse. Pourtant, sanctionnés à plusieurs reprises depuis son entrée en remplacement de Gauthier, blessé à l’œil, Goginava prenait un carton jaune. Malgré cela, le BO ne se montrait pas dangereux et c’est même le FCG qui avait les actions les plus significatives. Les grenoblois n’encaissaient pas de point à 14 et, revenus à 15 contre 15, ils allaient reprendre leur domination. Une domination qui allait être récompensée en fin de match par un doublé signé Geoffrey Cros : le néo grenoblois profitait d’un bon travail de F. Ezcurra entré à la place de Couilloud pour éliminer le dernier défenseur et marquer l’essai qui scellait la victoire de Grenoble. R. Trouilloud transformait (Davies ayant laissé sa pace au jeune Max Clément). Même si la fin de match était ternie par la blessure sérieuse semblait-il de Javakhia visiblement blessé au coude ou à l'épaule.
Une victoire 40 à 22, avec un score assez large que ne lassait pas imaginer le début de rencontre du FCG.
Au classement, et avant les matchs de ce soir, le FCG a un solde positif ! 3 points au classement et un bon match joué par les grenoblois. Encourageant et rassurant avant le déplacement de mercredi prochain à Aurillac.
Les + :
- la réaction grenobloise après la mauvaise entame de match : le groupe aurait pu exploser. Il n’en a rien était et au contraire le niveau s’est élevé et les cadres ont prit le lead. Une bonne nouvelle pour la suite.
- La conquête : la touche fut quasiment impeccable et la mêlée presque pareil. Presque car le carton jaune de Goginava est venu ternir la tenue en mêlée.
- Sam Davies : le gallois est sur la lignée de ses matchs précédents : solide, sure et précis. Aller, l’en-avant de la 1ère mi-temps qui débouche sur un essai fait tache. Sans conséquence.
- Cros, Dridi, SBM, Javakhia, Montagne, Massa et… tous les autres. La victoire est collective et c’est un bon signe.
- l’entame de match : il faut gommer ces débuts de matchs. 2 essais encaissés en 7 minutes, ce n’est pas acceptable. Grenoble ne remontera pas toujours au score
- la blessure de Javakhia : le géorgien avait fait un match plein. Encore un 2ème ligne blessé
- L’arbitre : Monsieur Coulon a coulé au fur et à mesure du match. Quelques décisions incompréhensibles et un refus systématique de recourir à la vidéo : le tirage de maillot su SBM et le placage haut sur Dridi auraient mérité sanction. Enfin, son coup de sifflet trop rapide en fin de match alors que SBM avait récupéré le ballon et que les grenoblois étaient à 4 contre 1, prive le FCG d’un score plus large. Dommage.
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