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Debrief 23/24 Nevers / FCG : le débrief

La série continue !


C’est un 4 à la suite que ne renierait pas Samuel Etienne et son émission « Questions pour un champion » que vient de réaliser le FC Grenoble Rugby en s’imposant sur la pelouse de Nevers. Et pourtant des questions on s’en posait sur nos champions après la difficile victoire la semaine dernière face au SAXV. Les grenoblois ont, une nouvelle fois, prouvé qu’ils savaient se mettre au niveau de leurs adversaires. Faire tomber les nivernais sur leur pelouse, personne n’avait réussi à le faire cette saison. En s’imposant 22 à 19, le FCG se replace dans la course à la phase finale.

Les coachs grenoblois ont surpris beaucoup d’observateurs lorsqu’ils ont communiqué la composition de l’équipe : des changements chez les ¾, seul Hulleu conservait sa place et on notait les retours de Qadiri, Manu, Hugo Trouilloud et Batu Ezcurra. Sur le banc, c’était un 6-2 étonnant avec les retours de Nansen, Muarua et Halanukonuka et un Max Clément remplaçant en… numéro 9.

Beaucoup étaient sceptiques et beaucoup voyaient une défaite se profiler. En face, Nevers se présentait avec son équipe type, seuls manquaient à la pelle son 2ème ligne Van der Merwe expulsé la semaine dernière à Valence et Le Bouhris blessé lors de la même rencontre.

Sur les 20 1ères minutes, les 2 équipes avaient l’envie manifeste de jouer. Tous les ballons étaient adressés soit aux ¾, soit aux avants avec des percussions et du jeu rapide. Grenoble s’approchait de la ligne mais était déficient en touche lorsque celles-ci étaient proches de la ligne adverse. C’est pourtant le FCG qui va ouvrir le score grâce à Sam Davies après une pénalité glanée par la mêlée grenobloise et grâce également aux 10 mètres de plus accordés par Monsieur Bru pour contestation nivernaise. Le serial-buteur gallois de Grenoble donnait 3 points d’avance à son équipe à la 7ème minute. Dans la minute suivante, Nevers trouvait le décalage et son puissant ailier Ambadiang filait vers la ligne de but sans opposition, si ce n’est celle d’Hugo Trouilloud qui plongeait dans les jambes de l’immense ailier pour le stopper sur la ligne. Une action décisive puisque Ambadiang fera un en-avant sur le placage. Grenoble s’en sortait bien grâce à son arrière courageux sur le coup. Nevers ne lâchait pas l’affaire et revenait dans le camp grenoblois rapidement. Forts en groupé-pénétrant, les joueurs de Xavier Péméja poussaient les grenoblois à la faute devant leur ligne. Nevers décidait de jouer la pénalité à la main à 5 mètres de la ligne plutôt que d’aller en touche. Bien leur en a pris puisque la talonneur Elia Elia allait jouer à cache ballon pour servir son 2ème ligne Gabriel qui marquait en force le 1er essai de la partie. Transformé par Reynolds, l’USON menait 7 à 3 après 13 minutes de jeu. Le FCG ne se laissait pas abattre et après un bon jeu entre Qadiri et Trouilloud, les grenoblois récupéraient une touche proche de la ligne. Et comme, il a en a pris l’habitude depuis quelques matchs, Barnabé Massa allait conduire le camion grenoblois, après une bonne prise de balle son alignement, jusque dans l’en-but de Nevers pour s’offrir un nouvel essai personnel. Le FCG reprenait 3 points d’avance grâce à la transformation de Davies (7-10 17ème). Du jeu, du combat et du rythme sur cette 1ère partie de rencontre avec des grenoblois qui jouaient les yeux dans les yeux avec son adversaire.

Davies, tentait alors un drop de plus de 50 mètres qui frôlait les poteaux de Nevers ! l’ouvreur grenoblois venait de louper d’un cheveu d’aggraver la marque. En face, le buteur Reynlods loupait une pénalité dans ses cordes et le score ne bougeait pas. Le FCG était solide en mêlée et contenait plutôt bien les attaques de Nevers. Malgré quelques difficultés en touche qui les empêchaient de se montrer dangereux, les isérois restaient solidement installés dans la rencontre en ayant la possession de ballon. Une possession qui, à force, mettait Nevers à la faute. Davies, toujours aussi précis face aux poteaux, ajoutait 3 points sur pénalité (7-13 34ème). Si Nevers essayait d’attaquer, la défense grenobloise veiller au grain. Mathiron, l’ailier de Nevers sera propulsé en touche par Trouilloud alors que le nivernais avait une belle opportunité. La mi-temps sera sifflée sur le score de 13 à 7 pour le FCG. Grenoble jouait bien le coup et faisait doutait Nevers sur sa pelouse.​



Davies : Prince venu de Galles

Au retour des vestiaires, Pio Muarua remplaçait Tala Gray et apportait un peu plus de puissance au pack grenoblois. Certainement remontés par Xavier Péméja à la mi-temps, Nevers revenait avec plus d’intention et d’intensité. Mais Grenoble résiste et Davies trouve même un superbe 50/22 pour soulager son équipe. Malheureusement, les grenoblois ne vont exploiter leurs opportunités, la faute notamment à une touche en difficultés en particulier dans la zone de marque. Alors, Grenoble va innover : suite à une touche envoyée directement sur Ezcurra lancé plein champ, le ballon va naviguer jusqu’à Qadiri en bout de ligne, mais l’ailier grenoblois, esseulé, se fera gratter le ballon par Nevers. Grenoble est pourtant dominé territorialement sur cette seconde période. Nevers joue plus physique et se rapproche de la ligne. A force de pilonner et de jouer sur son point fort, à savoir les mauls pénétrants, Nevers va mettre à la faute les grenoblois. Steeve Blanc-Mappaz va écoper d’un carton jaune pour une position de hors-jeu dans un maul. A un de moins, c’était encore plus difficile de défendre pour les grenoblois. Nevers va en profiter et marquer son 2ème essai du match grâce au talonneur Elia Elia, de la même manière que l’avait fait Massa en 1ère mi-temps. Reynolds va alors manquait la transformation, laissant le FCG toujours en tête : 12-13 à la 55ème.

Nevers était revigoré par cet essai et Grenoble était lui, quelque peu perturbé par son infériorité numérique. Nevers en profitait pour enfoncer le clou. Nevers jouait à nouveau un ballon portait mais bien défendu cette fois-ci par Grenoble. Le FCG récupérait une mêlée à 5 mètres de sa ligne sur l’action. Les nivernais faisaient l’effort sur l’introduction et récupérait le ballon. Pénalité pour Nevers ! Ces derniers la jouait à la main et, comme en 1ère mi-temps, cela allait s’avérer payant puisque le centre Loaloa marquait en force. Après Elia Elia c’est Loaloa qui marquait. Déjà à 14, c’était difficile pour Grenoble de jouer contre 2 joueurs de plus !! Grenoble bégayait et Nevers accentuait son avance. 19 à 13, Reylnods retrouvant la mire au pied, alors qu’il restait 20 minutes à jouer. Nicolas Nadau restait confiant au micro de Canal+ : « Nevers a des difficultés en fin de match. On va voir si notre option 6-2 sur le banc va payer. »

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Sam Davies va donner la victoire au FCG grâce à un drop en fin de match Photo Karine Valentin


On allait le voir effectivement : après le retour de son capitaine et les entrées de Nansen, Martel, Halanukonuka et Clement, en plus de celles de Rossi et Goginava, les finisseurs grenoblois avaient pour mission de retourner la situation. Davies, tel un métronome, donnait 3 points de plus au FCG sur pénalité (19-16). Rossi grattait un ballon, Nansen percutait, Muara faisait parler sa puissance et Clément jouait parfaitement avec son ouvreur dont le pied gauche était précieux. Le grattage de Rossi permettait d’ailleurs à Davies d’égaliser ! 19 à 19, il restait 10 minutes à jouer. Nevers tirait la langue mais restait dangereux. Grenoble était solide. Les grenoblois allaient même récupérer une touche dans les 22 de Nevers. Après une bonne prise de balle, les avants grenoblois fixaient dans l’axe, et Clément pouvait servir Davies qui ajustait un drop d’école malgré la montée des 3ème lignes de Nevers. Après sa tentative infructueuse en 1ère mi-temps, le gallois ne loupait pas sa 2ème occasion. Le FCG avait désormais 3 points d’avance à 1 minute de la fin. Sur le renvoi, le FCG va s’attacher à conserver le ballon pour finir le match. Mais, le FCG perd le ballon et offre une mêlée à Nevers dans les 30 mètres. Nevers sort vite le ballon de la mêlée et Jaminet, en bout de ligne, est repris à 5 mètres ! Le tensiomètre des supporters est à son comble. Surtout que Monsieur Bru accorde une nouvelle mêlée à Nevers à 5 mètres. La 1ère ligne grenobloise Goginava-Rossi-Halanukonuka a la pression de la victoire. Les avants du FCG résistent et ne bronchent pas sur la mêlée. Nevers tente alors des picks and go et Ambadiang commet un en-avant synonyme de défaite pour son équipe et de victoire pour le FCG !!

Ils ont joué avec nos nerfs de supporters les grenoblois. Des supporters grenoblois, dont quelques Mammouths présents à Nevers, qui ont eu des sueurs froides mais qui ont pu laisser exploser leur joie tout comme les joueurs après cette victoire sur la pelouse du Pré Fleuri.

Ils n’ont rien lâché, ils ont été braves et solidaires. Le pari fou des coachs a été gagnants. Tous les joueurs s’y sont filés. Ceux qui jouent moins ont prouvé qu’ils seraient présents jusqu’à la fin du championnat pour rêver encore d’une qualification en phase finale. Un rêve qui pourrait bien devenir réalité. En effet le FCG n’est plus qu’à 3 points de la 6ème place occupée par Nevers et à 4 points de la 4ème place, synonyme de barrage à domicile, qui appartient pour le moment à Dax.

La semaine prochaine, le Stade des Alpes devra être un véritable 16ème homme pour soutenir les grenoblois dans leur quête à la qualification. Le FCG est là malgré tous ses déboires et quelques choses nous dit que c’est dans l’adversité que l’on construit les plus belles pages d’un collectif.



Les + :

- Sam Davies : l’ouvreur grenoblois a réalisé un 100% dans ses tentatives de pénalités et offre la victoire à son équipe. Le gallois et le facteur X du FCG. Il donne confiance à ses partenaires. Bravo Monsieur Davies

- La mêlée : les grenoblois n’ont pas été souverains dans cette phase de jeu. Mais les 2 1ère lignes ont répondu présentes lorsqu’il a fallu tenir. Mention, aux finisseurs qui ont tenu le choc en fin de match. Qui aurait pu croire que Goginava-Rossi-Halanukonuka permettait au FCG de résister à la dernière mêlée ?

- Toute l’équipe est à féliciter. Chacun a apporter sa pierre à l’édifice. Hugo Trouilloud est à mentionner pour sa défense héroïque en 1ère mi-temps face à Ambadiang. Peu peuvent se permettre de dire qu’ils ont arrêté le puissant ailier sur la ligne en un contre un



Les - :

- cette maudite touche grenobloise. Dans l’ensemble et comme souvent, elle n’est pas mauvaise. Mais à chaque fois que nous avons des touches qui peuvent être décisives, soit un mauvais lancé ou une mauvaise coordination font capter les opportunités. Les adversaires nous contestent il faut le dire bien sûr. Où serait le FCG si ce secteur était meilleur ?

- vous nous faites peur les gars ! devant la télé ou dans le stade vous vous rendez compte de ce qu’on vit avec ces fins de matchs ?? bon aller quand ça se termine comme ça, on prend et on en veut encore !​

 
BRAVO!!!!
Comme quoi, certains émettaient des réserves sur la composition de l'équipe, allant même jusqu'à imaginer la défaite avant d'avoir joué le match.
Après un match non abouti contre Angoulême, les changements se sont avérés judicieux et efficaces. Bravo au staff qui a eu le courage de prendre de telles décisions.
Je ne dirais pas un match parfait à l'extérieur, car ces notions sont tellement subjectives. Un match ou quand la volonté, l'envie sont là, tout est possible.
Chaque joueur s'est donné à fond pour ses partenaires, pour l'équipe, pour le club. Ils ont respecté le maillot.
Merci à tous.
Je disais avant ce match que l'adversaire le plus coriace était le FCG lui-même. Ils ont prouvé encore une fois que quand ils se donnent les moyens, ils sont au-dessus du lot.
Hier, tous ont été à la hauteur de l'enjeu.
Tout n'a pas été parfait aussi en étant objectif, je donne mon avis :
J'émettrai un petit bémol concernant :
Gray et Batu qui à mon avis ont été un peu discrets et trop brouillons , donc un peu en dessous.
Couilloud qui n'a toujours pas trouvé la bonne carburation et qui se perd parfois..
La touche où nous ne sommes pas assez sereins (on manque des touches aux 5 m et cela est insupportable, car nous manquons des opportunités de marque).
Des multiples satisfactions :
Davies, notre maître à jouer
Manu surprenant d'envie et de sérieux tant en attaque, qu'en défense
Clément que j'ai trouvé excellent à la mêlée (habile, très vif)
H.Trouilloud bon pied bon œil et efficace aux placages.
L'ensemble du pack pour sa sobriété et son abnégation
Dans l'ensemble, le groupe, avec sa détermination, mérite la palme pour cette victoire.(y compris le staff.)
 
Dernière édition:
Cette victoire je l'ai vécu jusqu'au bout du suspense l'oreille collée à mon ordinateur et sur France Bleue. J'avais misé sur le jeu des promos sur une défaite de FCG (Je suis encore plus fier de moi de m'être trompé). Pour moi le duo NADEAU/PEZERY est en grande partie complice de cet énorme résultat. Les joueurs quant à eux quand ils se hissent à ce niveau de prestation sont énormes et presque imbattables. Je suis d'accord avec El Présidente avec le FCG je vais finir par choper un ulcère (J'avais une boule au ventre du début à la fin du second acte). Solidarité, don de soi, faire corps, combativité et j'en passe tout ce qui rassemble le rugby dans ses valeurs. BRAVO à tous les acteurs, staff, titulaires et finisseurs. On le sait un match se gagne en équipe. Dommage je ne pourrais pas être au SDA la semaine prochaine mais pour la rencontre contre Béziers. C'est beau, nous continuons à rêver à leurs cotés et si le FCG se qualifie, cette qualification aura un goût encore plus suave après tous les événements sportifs et ultra-sportifs. Fier de nos gars.
 
Merci j'attends avec impatience le résumé. Au registre des excellentes recrues Monsieur Sam DAVIES. Il restera 1 an de contrat comment faire pour le sécurisé ?
 
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Les réactions: Gavo
Merci j'attends avec impatience le résumé. Au registre des excellentes recrues Monsieur Sam DAVIES. Il restera 1 an de contrat comment faire pour le sécurisé ?
Monter en top14 cette année ou l'année prochaine je vois pas d'autres arguments
 
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Je suis de ceux qui pense qu'une remontée prématurée et mal structurée présente le risque d'une descente inévitable. Dominer le championnat de PRO D2 l'année prochaine et une montée dans la foulée reste mon point de vue. Mais ton argument est fort logique. 🤗
 
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Merci j'attends avec impatience le résumé. Au registre des excellentes recrues Monsieur Sam DAVIES. Il restera 1 an de contrat comment faire pour le sécurisé
Je suis de ceux qui pense qu'une remontée prématurée et mal structurée présente le risque d'une descente inévitable. Dominer le championnat de PRO D2 l'année prochaine et une montée dans la foulée reste mon point de vue. Mais ton argument est fort logique. 🤗
Je suis tout à fait d'accord avec toi pour une montée une fois que le club aura les arguments pour y rester.
Je répondais juste sur comment prolonger DAVIES et là à part le top14...
 
Je suis de ceux qui pense qu'une remontée prématurée et mal structurée présente le risque d'une descente inévitable. Dominer le championnat de PRO D2 l'année prochaine et une montée dans la foulée reste mon point de vue. Mais ton argument est fort logique. 🤗
Quand on voit Oyo cette saison, le maintien reste un exercice très très compliqué... Mais oui, il faut être structuré en amont pour le faire.
 
Bonjour les ami(es)

Ayant revu le match et après avoir analysé le match, voici mon débrief. Tout a été dit par El Présidente, mais j'en mets une seconde couche. cela fait tellement plaisir.




Prime à la récompense !



Mais quel contraste entre le match joué vendredi dernier, au stade des Alpes, contre Soyaux -Angoulême et celui auquel on vient d’assister au Pré-Fleuri, ce vendredi soir, contre Nevers ! Nous avons retrouvé le Grenoble du match contre Vannes, avant la trêve du bloc précédent. Comme quoi cette équipe grenobloise nous réserve à chaque rencontre bien des surprises. Elle semble plus à l’aise à l’extérieur quand elle est au pied du mur qu’à domicile face à un adversaire à sa portée. Elle n’est plus à un paradoxe près. Est-ce lié à une forme de retenue quand elle joue à domicile devant son public avec la peur de mal faire malgré l’envie de faire plaisir à celui-ci ? A l’extérieur, cette équipe semble, au contraire, animée d’une envie de jouer plus libérée sans ce stress conscient ou inconscient devant son public. Cela devrait être pourtant l’inverse. Quoi qu’il en soit, quel bonheur de voir cette victoire acquise, en grande partie à la justesse technique de la botte du pied gauche de Sam Davies, royal ce vendredi soir dans l’exercice des tirs au but. On lui doit aussi son culot d’avoir tenté à deux reprises deux drops, un à plus de 55 m, qui échoue de peu, mais, surtout celui tenté à deux minutes du terme des 25-30 mètres sous la pression de la défense nivernaise ! Sur le bord de touche, c’est la première fois que je voyais le visage radieux d’un Nicolas Nadau, les deux poings levés vers le ciel qui n’en revenait pas de l’exploit incroyable de son demi d’ouverture. Mais ce drop victorieux ne doit pas occulter le travail d’une équipe qui, malgré un passage à vide de quinze minutes, a su montrer une force collective remarquable en défense, un véritable héroïsme, comme à Vannes, a su développer une énergie, un engagement durant quatre-vingt minutes, et sans doute avec excès, durant ce temps faible au cours duquel les joueurs ont manqué de maîtrise en étant très indiscipliné. A ce propos, on a vu Patrick Pézery pousser un coup de gueule du bord de touche pour que ses joueurs arrêtent de faire des fautes stupides.

Cette victoire montre surtout la patte du duo d’entraîneurs Nadau-Pézery, seuls désormais aux commandes d’un groupe à qui ils ont su redonner de la confiance, non pas à 25 joueurs mais à tout l’effectif. Les Atu Manu, Halanukonuka, Karim Qadiri, totalement méconnaissables à Agen, ont pleinement rempli leur rôle apportant leur pierre à l’édifice de la victoire qui laisse le FCG aux portes des places qualificatives. Avant la rencontre, voulant justifier la composition de son équipe, Nicolas Nadau avait déclaré aux journalistes du Dauphiné Libéré : « On est dans une logique de considérer tout le monde. Quand tu travailles, tu dois être récompensé. On chemine en commun, on a lancé une route ensemble. Les joueurs ont pris un chemin ensemble, il faut qu’on aille avec eux, qu’on les accompagne. Dans ces moments-là, il faut récompenser ceux qui ont fait le travail comme il faut. » Pour le moins que l’on puisse dire la récompense fut réciproque. Le discours d’après-match de Patrick Pézery, au milieu de ses joueurs réunis en arc de cercle l’écoutant religieusement montre toute la confiance entre le staff et les joueurs. Cette communion fait plaisir à voir.

De l’envie et de l’engagement dès l’entame

Durant les dix premières minutes, la possession est totalement à l’avantage des Grenoblois qui font l’essentiel du jeu. Malheureusement, les pertes de balle annulent les bonnes séquences. Cependant, les Isérois ont pris le match par le bon bout, on sent plein d’envie. Ils marquent les premiers points de la rencontre : 0-3 (6ième). La réponse nivernaise ne tarde pas à venir. A la suite d’une pénalité concédée par les Grenoblois, les hommes de Xavier Péméja ne tentent pas les trois points, mais la pénaltouche à 5m, puisque c’est l’atout majeur du rugby des Neversois. Leur talonneur Elia est déjà l’auteur de onze essais sur cette phase de jeu, alors pourquoi pas le douzième. Eh bien, non, la défense grenobloise repousse le maul ! Quoi qu’il en soit, une faute est commise au sol. Changement de stratégie, les coéquipiers de Bastide décident de jouer la pénalité à la main. Choix payant malgré l’opposition des Dauphinois : 7-3 (13e). Sans paniquer pour autant, les coéquipiers de Steeve Blanc-Mappaz poursuivent leur envie de jouer. Ils se procurent une super occasion par l’intermédiaire d’Atu Manu qui perce la défense des Jaunes. Panique dans la défense nivernaise. Le ballon file à l’aile (super passe de Davies) dans les mains de Karim qui remet intérieur à Hugo Trouiloud en passant les bras. L’action échoue d’un rien. Touche pour Grenoble qui marque dans la foulée par l’intermédiaire de Barnabé Massa : 7-10 (17ième). Incontestablement, les hommes de Nicolas Nadau tiennent tête à leur adversaire et répondent parfaitement dans l’engagement, notamment dans les rucks où ils contestent les ballons (4, 19e) ou les grattent (29e, 33e), dont celui qui débouche sur une grosse occasion d’essai. Les Grenoblois récupèrent une pénalité convertie par Sam Davies : 7-13 (30e). Dans les derniers instants du premier acte, la défense iséroise fait encore preuve de beaucoup de bravoure pour stopper un maul à 5m de la ligne ! La mi-temps est sifflée à l’avantage de Grenoble :7-13, ce qui déplait au demi de mêlée, Bouyssou qui reconnaît que son équipe est bien contrariée par l’agressivité des Grenoblois dans le jeu au sol.

Un quart d’heure de temps faible lourd de conséquence

Aux propos du joueur nivernais, il fallait s’attendre à une vive réaction des hommes de Xavier Péméja dès la reprise. Et elle aura lieu. Pourtant, tout partait bien pour les Isérois qui obtiennent un 50-22 par le pied de Sam Davies. Mais la conquête en touche échoue. C’est vraiment le point faible cette saison (Seulement 75% de réussite en touche, le plus mauvais de Pro D2). Puis une pénalité est concédée sur une bonne occasion pour un soutien qui est en retard (contest, 45e). C’est le point de départ du quart d’heure fatal. Pour stopper les avancées des mauls nivernais, Grenoble se montre particulièrement indiscipliné (4 pénalités consécutives, un carton jaune) et maladroit (encore un ballon perdu en touche !) malgré une défense qui s’envoie comme des dingues. Profitant de la supériorité numérique, Nevers marque un essai (54e), puis un deuxième cinq minutes plus tard : une pénalité vite jouée à la main 19-13 (59e). Les Grenoblois encaissent douze points et payent cher le carton jaune récolté par le capitaine Steeve Blanc-Mappaz. Est-ce que le match est plié pour autant ?



La reprise en main et la cerise sur le gâteau

Passé cette domination à outrance des Neversois, Nicolas Nadau et Patrick Pérezy procèdent à des changements pour redonner du souffle à leur équipe qui sort d’une mauvaise passe. Choix judicieux d’autant plus que les Bourguignons ont dû mal à terminer les rencontres à partir de l’heure de jeu. Ces changements apportent l’énergie escomptée. Grenoble remet la main sur le ballon, produit du jeu dans le camp de leur adversaire, ce qui le pousse à la faute coup sur coup (65 et 67e). A noter le super contest de Lilian Rossi. Le pied de Sam Davies ne tremble pas, et pourtant, les pénalités ne sont pas spécialement faciles (une à 45 m en coin, une à 35 m en face des perches) : 19-19. Grenoble vient de faire son retard et peut rêver d’un authentique exploit au Pré-Fleuri où toutes les équipes ont mordu la poussière. Xavier Péméja sent que son équipe est en perte de vitesse, il fait les cent pas le long de la touche et arrange ses joueurs en hurlant les consignes, ce qui agace au plus profond Nicolas Nadau. Les Nivernais viennent de perdre deux ballons en touche de suite. Sur l’un d’eux, à la soixante-neuvième minute, Grenoble contre-attaque. Puis un échange de jeu au pied suivi d’un super grattage au sol de Goginava ! Atu Manu adresse un très bon coup de pied par-dessus la défense neversoise pour son ailier Wilfrid Hulleu. Wilfrid, au coude à coude avec le dernier défenseur, commet un en-avant au moment de récupérer le ballon (70e) ! C’eût été l’essai de la victoire. Nicolas Nadau se prend la tête dans les deux mains et comprend que son ailier vient de gâcher la balle de match. Mais il applaudit des deux mains et poursuit ses encouragements. Stress garanti avec grosse poussée d’adrénaline du côté Xavier Péméja. Les dix dernières minutes sont insoutenables. La tension est extrême sur le terrain. Grenoble perd pied sur mêlée fermée, mais Nevers fait des fautes au sol. Ce qui permet de réinvestir leur camp. Sur une bonne munition en touche (78ième) et un début de lancement de jeu, Sam Davies joue le tout pour le tout en tentant un drop des 25m. le ballon s’élève dans le ciel, Sam suit sa trajectoire. Le ballon passe au milieu des poteaux ! Explosion de joie sur le bord de touche dans le camp grenoblois. Tout sourire, Nicolas Nadau n'en revient pas. Mais le plus dur reste à faire : tenir sans faire de faute. Sur une dernière mêlée, Nicolas Nadau crie « Ensemble, ensemble ». Le ballon ressort, série de pick and go. Une minute à tenir. En-avant de Grenoble ! Mêlée Nevers suivi d’un lancement de jeu. Pénalité grenobloise ! Pénaltouche à 5m. Le public du Pré-Fleuri pousse son équipe, un vrai chaudron chauffé à blanc. Le maul est bien parti, il progresse, il va au sol. Le combat fait rage à quelques centimètres de la ligne. La défense grenobloise s’y file comme des acharnés. Face à ce mur infranchissable, Nevers fait tomber un ballon ; En-avant ! Fin du match. Enorme exploit de Grenoble qui s’impose avec caractère devant une équipe de Nevers qui a produit du jeu, mais qui s’est montrée bien maladroite.

Les mots de la fin de Patrick Pézery : « On était venus pour réaliser des choses, pour prouver des choses individuellement, collectivement. Le message, il est trop beau, il est très fort, ce que vous êtes allés chercher là, cela a une très belle valeur, les mecs, gardez le, profitez de ce moment, ce que vous faites, c’est ce que vous êtes dit, ce que vous avez démontré. Profitez de ce moment. Bravo ! »



Les statistiques de la première mi-temps :

Touches (Grenoble) :10, un ballon perdu

Touche (Nevers) : 5, aucun ballon volé

Mêlée (Grenoble) : 4, une pénalité contre Grenoble

Mêlée (Nevers) : 3, un bras cassé contre Grenoble, une pénalité contre Nevers.

Pénalité : 4 contre Grenoble et 5 contre Nevers

Les statistiques de la deuxième mi-temps :

Touche (Grenoble) : 5, trois ballons perdus !!

Touche (Nevers) :11, deux ballons perdus

Mêlée (Grenoble) : 5, une pénalité contre Grenoble

Mêlée (Nevers) :5, une pénalité contre Grenoble

Pénalité : 12 contre Grenoble et un carton jaune et 3 contre Nevers
 
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