Grenoble passe la seconde
Pour les médias, le FCG est l’équipe qui marche sur l’eau depuis le début de l’année 2023 : 8 matchs sans défaites et 6 victoires d’affilée ! C’est pourtant sous l’eau que les grenoblois sont entrés sur la pelouse de Jean Alric face à une équipe d’Aurillac qu’ils auraient dû rencontrer 2 mois plus tôt. Le gel étant passé par là, la rencontre a été reprogrammée au milieu de 2 blocs de matchs, obligeant les 2 équipes à effectuer un véritable marathon : pas moins de 11 rencontres de suite sont proposées aux isérois et cantalous.
Sous l’eau donc, après des orages dans l’après-midi, c’est la pluie qui a accompagné les 30 acteurs au début de la rencontre. Un match âpre, un match d’avants, un match à l’ancienne. Voilà les qualificatifs que l’on pouvait donner à cette rencontre. On ne fut pas déçu, car au cours des 1ères minutes, les 2 équipes s’affrontaient physiquement : les aurillacois étaient somme toute maitres du jeu et les grenoblois opposaient une défense à toute épreuve et relevaient le défi physique de la bande à Tison, le capitaine aurillacois. Le FCG était pourtant en difficulté sur les phases de conquêtes : en touche tout d’abord. Les lancés de Sarragallet n’étaient pas toujours assurés. Soit pas droits, soit trop longs. La mêlée était elle aussi en souffrance : Goginava et Montagne étaient pris sur les 1ères mêlées. Aucagne se chargera de sanctionner la 1ère ligne Grenoble dés la 3ème minute et d’ouvrir le score pour son équipe sur pénalité.
Les grenoblois avaient du mal mais n’étaient pas véritablement mis en danger. La défense était solide et les cantalous, pourtant vaillants, ne s’approchaient pas de la ligne grenobloise. Mieux même, c’est Grenoble qui parvenait à égaliser grâce à Corentin Glenat sur pénalité suite à une faute au sol d’Aurillac (3-3 13ème). Grenoble avait des occasions et des penaltouches mais les lancés n’étaient pas assurés. On ne voyait pas beaucoup de jeu. Les 2 équipes jouant le fameux jeu de dépossession à la mode en ce moment dans le monde du rugby. Un jeu qui n’est pas (ou plus) vraiment l’adn du FCG. A ce petit jeu, c’est Aurillac qui maitrisait la partie. Des cantalous qui dominaient donc en mêlée mais qui ne parvenaient pas à faire fructifier les pénalités accorées par l’arbitre : par 2 fois Aucagne va manquer la cible. Il réussira malgré tout à ajouter 3 points pour son équipe à la 30ème minute après un en-avant jugé volontaire par Cyril Boulay. 6 à 3 à la 30ème minute. Le score est aussi pauvre que le nombre de spectateurs en tribune : 1400 au total. Pas franchement aidé par la programmation il est vrai. Un match reporté un jeudi à 20h30, n’est pas le plus glamour des moments pour attirer le public.
Malgré cela, Grenoble restait dans la course et pouvait regretter un manque de maitrise qui contrastait avec un engament énorme de la part de toute l’équipe.
En retard de 3 points à la pause, les grenoblois revenaient sur la pelouse avec le même objectif qu’au début de la partie, à savoir pendre les 4 points pour ravir la seconde place au montois.
Hepetema, comme son compère du centre Ezcurra en 1ère période, se fera sanctionner par un en-avant volontaire et Aucagne inscrira 3 points de plus dés l’entame (9-3 45ème). Lainault et Sarragallet seront remplacés très vite par Muarua et Camilleri en ce début de mi-temps. A force de jouer du pied, Aurillac forcera Glenat à commettre un en-avant dans ses 22 mètres. Sur la mêlée qui suivi, la domination cantalienne donnera un avantage aux locaux. Aucagne tente alors une passe au pied vers son ailier sud-africain Coertzen. Ce dernier va alors se défaire du placage de Glenat pour filer derrière la ligne malgré le retour désespéré de Dridi. 14 à 3 puis 16 à 3 après que Aucagne eu réussi la transformation du bord de la touche. On jouait la 50ème minute et on se disait côté supporter grenoblois que la tâche allait être encore plus compliquée que prévue. Pourtant, le FCG ne s’avouait pas vaincu. Muarua lancé à pleine vitesse était plaqué illégalement par Gymael. Ce dernier ne mettant pas les bras pour arrêter le puissant fidjien du FCG. Gymael s’assommait sur l’action et prenait en plus un carton jaune. Glenat ne trouvera malheureusement pas la pénaltouche sur l’action. Aurillac se dégagera et sur la récupération, le FCG va alors se mettre à jouer le jeu qu’on lui connait depuis quelques semaines : des enchainements d’avants, des pick and go et de la maitrise technique. Résultat, c’est Erwan Dridi qui, en soutien de ses avants, finira par franchir la ligne et marquer son 1er essai sous ses nouvelles couleurs. Après 7 mois à ronger son frein suite à sa blessure au genou, l’ailier aux cheveux longs va donner l’espoir d’un retour à son équipe. Glenat va transformer et le FCG se rapproche à 6 points : 16 à 10 53ème.
Le doublé de DRIDI donne la victoire au FCG
Cliniques, les grenoblois n’auront mis pas 2 minutes à sanctionner les aurillacois réduits à 14. Le match va alors quelques peu s’emballer. Non pas avec des envolées de ¾ mais avec des actions assez folles : Aurillac tout d’abord va trouver une touche 50-22 assez hallucinante après un coup de pied de 60 mètres d’Aucagne. SBM va contrer le lancé en touche d’Aurillac et dégager son équipe. 1 minute plus tard, c’est Bautu Ezcurra qui après une interception grenobloise dans leur propres 22, va lui aussi trouver un 50-22. Le FCG mieux réglé en touche, va alors dérouler un groupé pénétrant qui va s’écrouler juste devant la ligne d’Aurillac. Sans faute selon l’arbitre. Aurillac pourra à son tour se dégager. Schoemann entré lui aussi, gratifiera ses supporters de 2 superbes grattages qui va donner le ton à son équipe. Grenoble, prenait l’avantage physiquement et commençait à étouffer son adversaire. Mis à la faute Aurillac va alors encaisser une pénalité de Corentin Glenat. 16 à 13 à la 64ème. Le FCG revenait souffler dans le coup des cantalous. Ceux-ci vont alors jouer sur leurs points forts : la mêlée et la conquête en touche. Ils vont alors réussir à obtenir une pénalité alors que l’on jouait le 75ème minute. Plutôt que d’enfoncer le clou en allant en touche, Palmier, qui avait prit le but après la sortie d’Aucagne, préféra tenter la pénalité. Une pénalité qui ne trouvera pas la mire. Dans la minute, suivante, Qadiri, le serial-marqueur, va se transformer en serial-relanceur : après une percée à hauteur des ses propres 40 mètres, l’ailier grenoblois va impulser une action d’envergure pour Grenoble. Le ballon va vite se projeter vers la droite du terrain. Les grenoblois déployés et rapides dans leurs transmissions, vont décaler leur 2ème ailier. Bien servi par Ancely, Dridi ira pointer le ballon derrière la ligne pour le 2ème essai grenoblois et son 2ème à titre personnel. Le FCG venait de crucifier les aurillacois. Glenat en transformant, tout en ayant bien pris soin de faire tourner le chrono, donnait un avantage de 4 points aux isérois. 20 à 16 alors qu’il restait une petite minute à jouer. Sur le renvoi bien capté par Halaïfonua, le FCG va récupérer une pénalité. Après la prise de balle en touche qui suivi la pénalité, c’est, comme un symbole, Erwan Dridi qui tapera le ballon en touche pour une fin de match synonyme de victoire et de 2ème place au classement pour le FCG !
Une victoire au forceps en fin de match, une fois de plus serait-on tenté de dire. A voir les grenoblois se sauter dans les bras et avec de larges sourires, on sentait bien que cette victoire était autant un soulagement qu’une satisfaction d’un travail bien fait et finalement plutôt maitrisé. Une maitrise toutefois relative au vu du scénario du match mais suffisante au bonheur de toute une équipe.
De tous les supporters également sans doute. Cela faisait belle lurette que l’on n’avait pas vu le FCG aussi placé au classement et en plus enchainer une 9ème rencontre sans défaite.
Le FCG a fait de l’eau son allié sous la pluie d’Aurillac pendant que ses supporters faisaient de l’huile devant leur écran ou derrière la radio.
La semaine prochaine, c’est un 2ème déplacement consécutif qui est au programme des grenoblois, sur la pelouse du SAXV de Soyaux-Angoulème. Des Charentais qui jouent leur survie en ProD2 et qui ne seront pas là en victimes expiatoires.
Les + :
- L’engagement de tous les instants. La volonté de jouer jusqu’au bout et la force d’un collectif qui devient plus que redoutable. Le FCG a aussi un gros physique : les joueurs sont très souvent dominants en fin de match. Bravo à Pierre Sagot.
- Qadiri pour sa relance en fn de match, Hepetema pour sa solidité, SBM, Martel, Schoemann, Halaïfonua, pour leurs actions en touches et leurs placages, Goginava pour son activité dans le jeu courant et Dridi pour son doublé et sa disponibilité sont à citer.
- La confiance qui existe bel et bien au sein de groupe. Quelque chose se passe c’est certain. Chacun peut remplacer l’autre sans que le niveau baisse.
- La touche : encore des lancés pas droits qui privent les grenoblois d’actions dangereuses. Ce secteur est en difficultés.
- Le jeu de dépossession : les conditions ne permettaient pas de grandes envolées mais pourquoi rendre le ballon à un adversaire qui maitrise ce secteur et qui était plutôt dominants en conquête ? on l’a vu, dés que le FCG joue, le FCG est dangereux