Inquiétant !
Inutile de palabrer bien longtemps pour juger la prestation des Grenoblois à Dax, elle fut catastrophique et indigne d’un club qui ambitionne de jouer les phases finales. On sait tous que le championnat de ProD2 est un marathon, et comme tout bon marathonien, l’effort doit être bien géré tout au long de la course. Cependant, dans l’effort, les équipes qui ont gagné un titre ou monté à l’étage supérieur, elles ont été constantes tout au long de la saison.Aubin Hueber a dit:« Quand tu perds 23 ballons à ce niveau-là, c’est de la Fédérale 1 »
Interrogé par Pablo Ordas, journaliste du midi Olympique, Aubin Hueber faisait le terrible constat que son équipe est incapable de tenir des séquences sans perdre le ballon : « Nous n’avons pas su tenir le ballon à l’impact. Je crois qu’il y a eu 23 ballons perdus. J’ai arrêté de compter. Quand tu perds 23 ballons à ce niveau-là, c’est de la Fédérale 1. Ce n’est pas possible. On sait tout le travail qu’il y a à faire et il faut que les garçons en prennent conscience. Mais, je pense qu’ils vont en prendre conscience. Du moins, je vais tout faire pour…”
Cet aveu d’impuissance de la part de ses joueurs à tenir le ballon a de quoi inquiéter quand on sait qu’il n’y a pas eu de très gros changements dans l’effectif. On retrouve de nombreux joueurs qui ont joué très souvent ensemble l’année dernière. Or, cette année, cela fait déjà trois matchs en compétition (auquel il faut ajouter celui de préparation) pour voir toujours les mêmes maladresses. Qu’il y en ait lors du match d’ouverture, on le comprend aisément, puisque, c’est le lot de toutes les équipes, mais, là, concernant les Grenoblois, le mal empire de match en match. Aucune amélioration dans le jeu de passe, toujours la même fébrilité à l’approche des zones de marque ou dans les 22m. Inutile de songer à une victoire si tu fais tomber les ballons au contact ou lors de la dernière passe. On dit souvent qu’une équipe de rugby joue comme elle s’entraîne, si telle le cas (je ne suis pas allé aux entraînements lors de l’intersaison), je ne vois pas bien comment cela pourrait s’améliorer, si comme le dit Aubin Hueber les joueurs n’en prennent pas conscience. Mais, « je vais tout faire pour… ». Il est urgent que de réels progrès se fassent sentir lors du prochain match ! La semaine dernière, si l’équipe avait réussi à tenir le ballon lors des bonnes occasions, l’équipe revenait avec la victoire. Là, le mal a été plus profond, puisqu’il n’y a pas eu énormément d’occasions de scorer. C’est inquiétant si l’équipe n’est pas capable de progresser dans ce domaine.
Pas de rythme, pas de vitesse
Ce qui est encore inquiétant, c’est l’incapacité qu’a eu l’équipe à imposer le rythme au match, ce qui convenait parfaitement à une équipe comme Dax, promu de Nationale, où le jeu dans ce championnat est plus lent et est basé beaucoup plus sur les phases de conquête (touche, mêlée). Et comme les Dacquois ont été plus agressifs que les Isérois dans cette phase de combat, les hommes d’Aubin Hueber se sont vus imposer le rythme du match sans être capable d’inverser la tendance pendant plus de 60 minutes. Inquiétant. La rentrée du banc, notamment Bautista Ezcurra et le jeune Max Clément, a apporté de la vitesse, beaucoup plus d’engagement, d’envie, ce qui a permis de revenir avec un point de bonus défensif. Bien loin de l’objectif espéré. Alors pourquoi ne pas avoir fait les changements plus tôt ? Pas être capable d’aller chercher une victoire à Dax, face à un promu, qui a le plus petit budget du championnat, parce qu’incapable de mettre de la vitesse dans les enchaînements et de multiplier les temps de jeu, cela fait froid dans le dos. J’avoue ne pas comprendre les raisons de ce manque d’énergie, d’envie. A la question du journaliste pour savoir si Grenoble n’avait pas pris de haut son adversaire, Aubin répond : « Est-ce à dire que les Isérois ont fait preuve de suffisance avant de débarquer chez le promu ? “Non, je ne trouve pas qu’on ait une équipe avec des gars suffisants. Simplement, nous n’avons pas été connectés, par moments, sur ces attitudes au contact. Quand on arrive dans les rucks, la connexion, au lieu d’être proche, était à deux ou trois mètres. On s’est fait prendre par une équipe qui était déterminée à vouloir nous faire la guerre dans les rucks. [...] Quand on est sur un terrain de rugby, si on ne met pas les ingrédients, nous ne sommes pas invités.”
Moi, je trouve regrettable que, quand Erwan Dridi est en possession du ballon, il cherche trop souvent le franchissement plutôt que fixer et donner à un coéquipier. Dès qu’il va au sol, le ballon est soit perdu, soit il ressort trop lentement. Le soutien est toujours trop lent, d’ailleurs, c’est vrai également pour les autres porteurs du ballon. Manque de collectif ? D’autre part, à de nombreuses reprises, on a vu des joueurs s’isoler, jouer des coups tout seuls. C’est rédhibitoire face à une équipe solidaire, piquée au vif dans la semaine par leur président qui l’a mise au défi de prouver qu’elle avait bien le niveau de ProD2.
Bilan : Grenoble échoue dans son objectif, là où une équipe comme Provence est venue chercher une victoire bonifiée. Les coéquipiers de Steeve Blanc-Mappaz n’arrivent toujours pas à décoller de la dernière place avec une marque toujours négative.
Les statistiques du match :
- Touche : 20 (6+14) : 100% en première période, en revanche 4 ballons perdus en seconde mi-temps. Là, aussi, cette phase de conquête inquiète. Très souvent, les ballons sont perdus dans les zones de marque.
- Mêlée : 13 (6+ 7) : deux pénalités contre Dax en seconde période. Ce secteur a plutôt bien fonctionné, sauf sur une ou deux mêlées où cela tanguait un peu.
- Pénalité : (4 +3) 7 pénalités contre Grenoble, ce qui est une satisfaction contre 15 (6+9) pour Dax. Avec de telles statistiques, c’est incompréhensible de perdre. Mais avec plus de 23 ballons tombés dont certains, juste après des phases de conquête, impossible de gagner.
Prochain match contre Biarritz à la maison, mercredi 6 septembre Pas simple du tout.
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