Juste une illusion
…perdue. Le FC Grenoble Rugby jouera en ProD2 la saison prochaine. Après sa défaite hier soir face à Perpignan actuel pensionnaire du Top14 et qui y restera une saison supplémentaire. Une défaite logique (19-33) pour le FCG mais qui s’est battu comme un diable faisant douter les catalans pendant une mi-temps. Faire douter les hommes de Patrick Arlettaz c’est bien mais pas du tout suffisant pour croire en un retour dans l’élite.
Devant un stade des Alpes chauffé à blanc et à guichet fermé, les 2 équipes ont donné du spectacle dans un match où la tension était palpable entre un FCG défait la semaine dernière en finale de ProD2 face à Oyonnax et qui a dû se remobiliser en quelques jours et une équipe de Perpignan qui prépare ce match depuis plusieurs semaines, la différence semblait grande.
Les perpignanais allaient donner le ton de la rencontre très rapidement et ce, malgré, une intensité insufflée par le FCG comme rarement vu au SDA cette saison. Dés la 6ème minute, suite à une pénal’touche, les catalans vont envoyer leur 2ème ligne Tuilagi derrière la ligne. Le puissant 2ème ligne partant petit côté pour s’écrouler dans l’en-but. Teder ne parvenant pas à transformer dans une position difficile, l’USAP prenait les choses en mains. Passé ce coup sur la tête, les grenoblois vont tout de suite monter à leurs adversaires qu’ils ne se laisseront pas faire. De nombreuses actions vont alors s’enchainer pour les grenoblois. De belles charges des avants, du jeu déployé par les ¾ mais à chaque fois de petites fautes techniques vont venir stopper ces possibilités de marquer. La météo n’aidant pas puisque la pluie avait décidé de participer également à la rencontre. Le FCG venait plusieurs fois dans les 22 de l’USAP mais ne marquait pas. Romain Trouilloud finira par ouvrir le score côté grenoblois sur pénalité à la 20ème minute après une faute au sol catalane. Malheureusement sur la remise en jeu, Julien Farnoux, ne pouvant se dégager, se fera prendre par la défense perpignanaise qui récupérera une pénalité face aux poteaux. Teder ne loupera la mire cette fois. 8 à 3 pour l’USAP qui gardait la tête. Dans la minute suivante, Adrien Descottes demandera la vidéo après un placage d’Antonin Berruyer sur Mathieu Acebes. Le 3ème ligne grenoblois écopera d’un carton jaune, le placage étant jugé dangereux par le corps arbitral (22ème). Le FCG faisait front malgré tout et mettait de l’intensité dans son jeux ce qi perturbait les catalans. Mieux même, Romain Barthélémy se fendait d’un drop des 40 mètres qui passait entre les poteaux ! Le stade des Alpes rugissait ! le FCG jouait à 15, malgré la sortie de Berruyer : le public jouait son rôle ! Perpignan ne semblait pas très serein. Le FCG était impeccable en touche et en défense, chacun s’y filait physiquement. Seule la mêlée était en difficulté côté grenoblois. Après une faute au sol d’Orioli, Teder parvenait à passer une pénalité lointaine et donnait un peu d’air à son équipe (6-11 31ème). En verve, Barthélémy tentait un nouveau drop mais trop à gauche cette fois alors qu’un avantage était en cours pour son équipe. Trouilloud prenait la pénalité qui en découlait et permettait au FCG de rester dans la ourse (9-11 34ème). Berruyer ayant fait son retour c’est au complet que les grenoblois vont accélérer : Batu Ezcurra dont c’était le retour après sa longue blessure, percer le rideau défensif aux 30 mètres, le jeu rebondissait vite avec les avants grenoblois, la vitesse de déplacement du ballon jusqu’à l’aile débordait la défense de Perpignan et Farnoux parvenait à remettre intérieur à Barthélémy pour un essai qui faisait chavirer le SDA. Trouilloud transformait et Grenoble passait devant : 16 à 11 à la 36ème. Sur l’action, Mc Intyre, l’ouvreur de l’USAP après avoir commis un placage haut sur Muarua, était exclu 10 minutes par l’arbitre. Grenoble était en train de faire mal à l’USAP qui commençait à douter. Dominateurs en mêlée, Perpignan appuyait sur ce secteur Nixon remplaçant Aptsiauri en 1ère ligne côté grenoblois. Les coachs cherchant la solution pour ne plus subir dans ce secteur. Rien n’y faisait puisque la mêlée grenobloise était à nouveau sanctionnée, mais Teder loupait la pénalité, perturbé par les sifflets du SDA.
Le FCG ne tient pas sur la longueur
Le FCG rentre aux vestiaires en leader donc après une 1ère mi-temps, très physique et malgré un manque de pragmatisme sur des actions avortées alors que les grenoblois avaient eu la possibilité de marquer plus.
Au retour des vestiaires, les grenoblois ne vont pas réussir à profiter de leur supériorité numérique. Au contraire, ce sont les joueurs de l’USAP qui vont prendre la rencontre en main. Les avants de Perpignan vont réussir à éteindre petit à petit ceux de Grenoble. Les groupés pénétrants faisaient de plus en plus mal notamment. C’est sur l’un d’eux que les catalans vont réussir à revenir au score : le talonneur Lam s’écroulant dans l’en-but après une touche gagnée à 15 mètres par son équipe. Teder passait la transformation et l’USAP passait devant au score : 16 – 18 (51ème). L’USAP accélérait mais les grenoblois résistaient notamment grâce à un de bons grattages au sol. Cela devenait dur physiquement pour le FCG malgré les changements effectués par les coachs. B. Ezcurra, trop gourmand, loupait une pénalité qu’il avait joué en touche. Sur l’action suivante, Degmache, le demi de mêlée perpignanais réussissait à se faire la malle petit côté, F. Ezcurra ne pouvait que le freiner du bout des doigts, servant son ailier Dubois, le numéro 9 sang et or était au soutien de l’ailier sur une remise intérieure et le 3ème essai de l’USAP était validé sur cette belle action. 23 à 16 et malgré la transformation loupée par Teder, l’USAP venait, en moins de 10 minutes, d’enfoncer les grenoblois. Des grenoblois vaillants et qui ne voulaient rien lâcher. Trouilloud redonnait espoir à tout un peuple en passant une pénalité aux 30 mètres face aux poteaux à la 60ème ! 4 petits points de retard pour le FCG à 20 minutes de la fin. Teder manquant une pénalité 3 minutes plus tard, l’espoir était de mise côté Grenoble. Un espoir éteint par l’USAP qui, après une pénal’touche, va combiner avec ses ¾ et Dubois et Mc Intyre jouant un une-deux, enverra ce dernier derrière la ligne. 28 à 19 puis 30 à 19 après les 2 points de la transformation réussit par Teder.
Le FCG jetait toutes ses forces dans la bataille. Les grenoblois revenaient dans les 22 de l’USAP, après plusieurs de temps de jeu, les catalans se mettaient à la faute : pénal’touche ! Grenoble essaie de passer en force après avoir bien capter le ballon et Perpignan se remet à la faute. Cette fois, la pénalité est jouée à la main par Goginava qui… oublie de toucher le ballon avec le pied avant de jouer cette pénalité !! quelle erreur du pilier géorgien, qui s’est précipité sans doute emporté par sa fougue. Grenoble, venait de laisser passe sa dernière chance de titiller les catalans, alors qu’il restait 10 minutes à jouer. Véritable tournant du match. Un essai à ce moment là de la partie aurait faire basculer le stade dans une folie pure.
Le FCG continuait tout de même à donner tout ce qu’il pouvait face à des catalans qui jouaient la montre sur les mêlées et essayaient d’embrouiller les grenoblois. B. Ezcurra faisait un en-avant devant la ligne de l’USAP, alors que Grenoble avait bénéficié d’une mêlée suite à un en avant. Rien n’y faisait pour Grenoble qui avait pourtant cru à la montée lorsqu’il menait à la mi-temps.
C’est même Perpignan qui va définitivement enfoncer le clou, grâce au centre Laborde qui va passer une pénalité à la 78ème et porter le score à 33 à 19.
Score qui ne bougera plus sur les 2 dernières minutes. Une défaite logique sur la globalité du match pour le FCG même si ce dernier n’a pas à rougir loin de là de sa prestation. Nous y avons tous cru à la mi-temps mais petit à petit l’équipe de Top14 rompu à ces joutes de phase finale à pris le dessus.
Le FCG a réalisé une très belle saison. Qui aurait cru à cela après le piètre match nul face à Carcassonne à domicile en janvier ? Ce groupe à su se solidifier, à pris confiance en lui et s’est créé son histoire. C’est un chapitre qui s’achève par 2 défaites certes mais qui annonce, nous l’espérons tous, des lendemains glorieux. Il faudra se renforcer, de nombreux joueurs quittent le club, de nombreux joueurs restent aussi bien sûr pour continuer cette histoire rouge et bleu. Le Top14 doit un autre un objectif pour le FCG car quand on voit la ferveur que ce club est capable d’engendrer on se dit que l’élite du rugby français mérite que les dauphinois y soient présents. Attention, il faudra travailler encore et encore sportivement mais également structurellement pour espérer revenir dans l’élite et y rester.
Hier soir, le FCG a fait illusion, c’était juste une illusion. Souhaitons qu'elle ce ne soit pas comme une bulle de savon qui s’éclate quand on la touche du doigt. Il faut être solides pour rejoindre l’élite car c’est un autre monde.
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