Inutile de se mentir ou de chercher des excuses à n’en plus finir, le match des Grenoblois a été très décevant voire pire s’il y avait eu la défaite. Parce que celle-ci était clairement dans les têtes de nombreux supporters autour de moi au stade, quant à la cinquante-troisième minute, les hommes d’Etcheto avaient neuf points d’avance. A cela, il faut préciser qu’ils n’étaient jamais venus dans les 22 m de ceux de Fabien Gengenbacher : 9-18 ! Là, je me suis dit, ce n’est pas vrai que Grenoble va perdre le match alors que Soyaux-Angoulême multiple les fautes (déjà 13 pénalités à cet instant du match) et est incapable de faire plus de trois temps de jeu. Mais, alors comment en est-on arrivé à cela ?
Tout est dit dans le commentaire du résumé du match sur Canal + « Soyaux-Angoulême longtemps devant jusqu’à la réaction grenobloise qui vient d’un changement de charnière, Escande et Fortunel sont rentrés, et ce sont eux qui débloquent la situation, un changement de sens, une passe au pied de Fortunel pour Karim Qadiri, l’homme du début de saison, le phénomène Qadiri. »
Effectivement, la charnière grenobloise de la première mi-temps est passée complément au travers de son match. Trop lente, trop prévisible, cafouillant les ballons voire ne sachant qu’en faire commettant des fautes grossières. Rien ne voulait sourire à l’image des deux pénaltouches non trouvées et d’une pénalité loupée. Et, puis, ajouter à cela, des mauvais choix ou des coups mal sentis. Je pense à l’action de la onzième minute de jeu, qui sur un beau mouvement en première main, le ballon arrive dans les mains d’Atu Manu suite à une passe sur un pas magnifique. Atu lancé comme une balle n’ose pas y aller tout seul, alors qu’il n’a plus qu’un seul défenseur et un véritable boulevard devant lui. Ce dernier préfère redonner sur les extérieurs, l’action avorte puisque sur l’aile la défense de Soyaux est en place. C’est tout l’art de se compliquer la vie. Cependant, les Grenoblois récupèrent une pénalité et décident d’aller logiquement en pénaltouche étant donné qu’ils sont sur un temps fort. La tentative échoue d’un rien sur une faute grotesque des Charentais. Nouvelle pénalité, l’arbitre s’interroge s’il ne va pas mettre un carton jaune et rappelle à l’ordre le capitaine angoumoisin. Et, là, c’est la totale incompréhension, les Grenoblois choisissent de tenter la pénalité alors que les Charentais sont au bord de la rupture sous les coups de butoir des Isérois. Est-ce que la consigne est venue du banc, je n’en sais rien. Pourquoi ne pas avoir tenté une nouvelle pénaltouche ? D’autant plus que la conquête fonctionnait à merveille. Et, bien sûr, derrière, échec à la tentative. Grenoble obtient rapidement une nouvelle pénalité et carton jaune pour Angoulême. Touche non trouvée ! Je n’y crois pas. A peine, une minute après, Soyaux marque une pénalité, est devant au score 3-6 alors qu’ils sont en infériorité numérique ! C’est tout l’art de jouer de travers et de redonner la confiance à son adversaire. Voulant revenir rapidement au score, les Grenoblois commettent des fautes. Et sans rien faire, les Charentais récupèrent la mise et transforment chaque occasion en point. Ils mènent à la pause 9-15. A aucun moment des quarante premières minutes, ils ont été dangereux en produisant un rugby fait de passes et de nombreux temps de jeu. Ils profitent des fautes bêtes des Grenoblois qui dominent outragement mais qui sont incapables de débloquer la situation. Pire, les hommes d’Etcheto ont été pénalisés à onze reprises, ont reçu deux cartons jaunes. Et, pourtant ils sont devant au score : 9-15. Incroyable ! c’est totalement du non sens dans le rugby d’aujourd’hui. Avec de telles statistiques, une équipe autant pénalisée, sans ballon, incapable de venir dans les 22 serait menée largement au score. C’est tout le paradoxe de ce premier acte.
Les statistiques de la première mi-temps :
Mêlée : 3, une pénalité de chaque côté, mais la mêlée de Soyaux n’était à la fête.
Touche : 6, 100%, bravo Lilian et tout l’alignement grenoblois avec un Clément Ancely, impérial dans les airs.
Pénalités : 7 pour Grenoble et 11 pour Soyaux avec deux cartons jaunes.
La deuxième mi-temps démarre sur le même tempo que la première période. Fort heureusement(48e), le staff isérois fait les choix qui s’imposent en changeant la charnière. Et, au rugby, quand la charnière va, tout va dans le meilleur des mondes du rugby. Menés, 9-18, le duo Escande -Fortunel change le cours du match. Sur une attaque en ligne (53e), une magnifique passe au pied dans le dos de la défense des Charentais permet à Karim Qadiri de payer son équipe des efforts. Enfin, une action qui va au bout. Ce n’est plus du tout le même match. Grenoble domine, pousse leur adversaire à la faute qui se prend un troisième carton jaune. Puis, à la 73e, c’est enfin la délivrance. Essai grenoblois sur pénaltouche de Jean-Charles Orioli, qui par son expérience a su mettre son pack dans l’avancée. Plus rien ne va pour les Angoumoisins. Nouvelle pénalité pour Grenoble. C’est clairement la balle du bonus offensif à la condition de trouver la touche. Trop gourmand, Thomas échoue ! Nicolas Nadau, agacé sur le banc lève les bras au ciel et crie sa colère ! Fin du match 24-18. Victoire étriquée à quatre points, alors que le bonus offensif était dans les jambes des Isérois. Mais le jeu au pied a failli. Mais pas que….
Les statistiques de la deuxième mi-temps :
Mêlée : 5, une pénalité contre Grenoble et trois contre Soyaux. Il y a du mieux en mêlée. Pourvu que cela dure.
Touche : 11, 100%, bravo Jean-Charles et tout l’alignement grenoblois. J’ai bien aimé la rentrée du jeune Gazzotti, très propre sur la dernière touche.
Pénalités : 2 pour Grenoble et 9 pour Soyaux avec un carton jaune.
9 pénalités au total contre Grenoble et aucun carton jaune ! (Deuxième fois de la saison)
Merci Jacques pour tes photos .
Prochain match à Colomiers, chez un gros du championnat, habitué aux phases finales. Pour la première fois, les Columérins échouent dans les derniers instants, eux qui ont gagné à quatre reprises dans la dernière minute à domicile. Ils viennent de perdre, ils vont vouloir se rassurer.
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