Grenoble trace sa route
Après sa belle victoire de la semaine passée sur la pelouse d’Oyonnax, le FC Grenoble voulait confirmer dans son antre du stade des Alpes à l’occasion de la réception de Soyaux-Angoulême. Une équipe du SAXV redoutable hors de ses bases puisque déjà victorieuses 3 fois à l’extérieur.
Pour cela, le duo Nadau/Pézery avait décidé de reconduire quasiment la même équipe en changeant uniquement la charnière et le talonneur : Escande/Davies et Sarragallet étaient titulaires alors que Couilloud/Palmier et Rossi prenaient place sur le banc.
Le FCG avait l’occasion en remportant une victoire bonifiée de prendre, seul, le fauteuil de leader. Le public venu malheureusement en petit nombre a vécu une soirée contrastée : les grenoblois ont ramé durant 60 minutes face à des angoumoisins intraitables en défense et certains de leurs forces. Et puis, comme souvent au SDA, les rouge et bleu ont appuyé sur l’accélérateur faisant craquer leurs adversaires pour réussir à obtenir ce qu’ils voulaient : le bonus offensif en plus de la victoire avec un écart conséquent : 37 à 7.
Les grenoblois ont eu du mal pendant une grosse heure. Joueurs avec des relances depuis leurs propres camp, maladroits avec des passes pas toujours ajustées et solides sur les fondamentaux avec une conquête sereine et efficace. Cependant, tout cela ne fait pas une rencontre facile. C’est d’ailleurs le SAXV qui va aller à dame le 1er dés la 9ème minute grâce au pilier Zouhair qui va venir récompenser son équipe qui avait mis plusieurs fois de suite les grenoblois à la faute. Sam Davies ayant ouvert le score avant cet essai, les visiteurs menaient 7 à 3 après 10 minutes de jeu. Vexés, les grenoblois vont alors prendre les choses en mains : mettant à la faute leurs adversaires à leur tour, les isérois vont jouer dans les 22 mètres du SAXV grâce à plusieurs penaltouches. Sur l’une d’entre elles, Mathis Sarragallet va échapper le ballon au moment d’aplatir. Coupable sur l’action d’avoir écrouler le maul, Matu’u va écoper d’un carton jaune sorti par Adrien Marbot l’arbitre du match. Le FCG va jouer la penaltouche et après une prise de balle propre de Phillips, le groupé pénétrant du FCG va finir dans l’en-but et, grâce à Sarragallet, inscrire le 1er essai grenoblois. Angoulême savait la force du FCG sur cette phase de jeu, eux qui avaient évité depuis le début du match cet affrontement en ne jouant pas les rucks à chaque prise de balle en touche du FCG. Cette fois-ci, cette tactique ne pouvait être mise en place et la sanction fut immédiate. 10 à 7 pour le FCG après la transformation de Davies. En supériorité numérique, les grenoblois pensaient et voulaient enfoncer le clou. Vouloir et pouvoir sont 2 mots bien différents, surtout quand en face la défense est solide, bien aidée il est vrai par des fautes de mains ou de placements des grenoblois et une relative lenteur dans la transformation du jeu. Un éclair est pourtant apparu dans la nuit grenobloise : après un mouvement de ¾, Mouton va servir Rasaku qui va faire parler ses appuis : l’ailier fidjien va humilier, l’ailier anglais Jonny May avec un tchic-tchac d’anthologie qui mettra à terre l’ex-star anglaise « il lui a fait quitter son slip ! » disait George Eddy lorsque Magic Johnson faisait ses feintes légendaires en basket. C’est ce qui est arrivé à l’anglais hier soir. Malheureusent, Adrien Marbot avait déjà sifflé un en-avant sur la passe de Mouton pour Rasaku et l’essai marqué par la fusée fidjienne fut logiquement refusé. Cette 1ère mi-temps était somme toute assez soporifique en raison d’actions avortées de la part des grenoblois en raison de mauvais choix ou de fautes de mains. Davies va tout de même ajouter 3 points un peu avant la mi-temps sur pénalité. Ce même Davies qui va gâcher un bon ballon d’essai sur la sirène en tentant un drop en face des poteaux mais son coup de pied « foiré » va permettre à l’arbitre de siffler la fin de la 1ère mi-temps sur un score logique tant le FCG aura dominé mais étriqué avec 6 petits points d’avance : 13 à 7.
Au retour sur la pelouse pas de véritable changement dans la physionomie de la rencontre : des grenoblois dominateurs et des angoumoisins solides en défense et capables de profiter du moindre ballon pour se mettre dans l’avancée. Pas de quoi enflammé le stade des Alpes. Davies donnera de l’air à son équipe en passant sa 3ème pénalité du soir et porter le score à 16 à 7 après 50 minutes de jeu. Bau ne saura lui répondre après une faute de Ployet, son ballon fuyant les poteaux rouge et bleu. Les grenoblois manquaient de solutions. Ils ne parvenaient pas à déchirer le rideau défensif adverse et tentait un peu n’importe quoi à l’image de ce coup de pied de Fusier dans le champ profond alors que ses partenaires se proposaient dans la ligne d’attaque. Un ballon tellement profond qu’il ira directement en ballon mort.
Un banc décisif et une fin de match à la grenobloise
L’entrée des remplaçants grenoblois va avoir une incidence majeure dans la rencontre. Couilloud, Palmier, Rossi, Hulleu puis Guillaumond et Baz-Marcos, sans oublier les piliers Thomas et Raynaud vont tous apporter une plus-value à leur équipe. Barnabé Couilloud en particulier, dans la lignée de son très bon match à Oyonnax, le demi de mêlée va mette de la vitesse dans le jeu. En jouant rapidement une pénalité à la main depuis sa ligne des 22 mètres, Couilloud va impulser un mouvement d’envergure dans lequel on va retrouver le Hardwick des derniers matchs (discret jusque-là), des avants au soutien et enfin des ¾ dans le bon tempo. 80 mètres plus loin, c’est Romain Fusier qui va valider l’initiative de son ½ de mêlée en inscrivant le 2ème essai grenoblois tel un avant en plongeant dans l’en-but. 23 à 7 après la transformation de Palmier. Grenoble allait alors poursuivre son travail de sape. Le SAXV fatiguait devant les assauts grenoblois. Barnabé Couilloud, en feu, prenait le match à son compte, ce dernier délivrait un caviar à son ailier Cros grâce à une merveille de petit coup de pied par-dessus la défense, récupéré à pleine vitesse dans les 22 par « Kiki » Cros qui marquait entre les poteaux le 3ème essai grenoblois. Un coup de pied soyeux face à Angoulême, il fallait le faire. 30 à 7 grâce au métronome Palmier face aux perches. Il restait 10 minutes et le FCG jouait pour le bonus offensif, la rencontre étant pliée : incroyable !
Ces diables de grenoblois allaient le faire ! Toujours porté par Couilloud, par un Hardwick retrouvé, un Ployet déployant des grands bras en prenant des ballons en touche à foison, les grenoblois vont finir par faire craquer le SAXV, une 4ème fois. Baz-Marcos sera à 2 doigts d’inscrire son 1er essai en professionnel mais une faute angoumoisine va l’en empêcher. Carton jaune sur l’action contre Dubecq en raison d’un geste d’humeur et grâce à un maul dévastateur après une prise de balle parfaite suite à une pénaltouche, c’est Tommy Raynaud qui va fêter sa prolongation au FCG en inscrivant l’essai du bonus, son 1er en rouge et bleu. Palmier va valider la victoire en transformant et porter le score à 37 à 7.
30 points d’écart au final face à la meilleure équipe à l’extérieur depuis le début de saison et 5 points de plus au compteur qui permettent au FCG d’occuper, seul, la place de leader au championnat.
Encore une fois, les dernières minutes du match auront permis au FCG de vaincre largement son adversaire. Encore une fois aussi, la victoire fut longue à se dessiner. Le FCG avec 17 joueurs absents prouve que la résilience est son fonds de commerce : ne jamais rien lâcher et continuer jusqu’au bout à fatiguer les équipes qu’il affronte en finissant par les faire craquer. Tout n’est pas parfait évidement mais c’est un bon signe ! Lorsque les rouge et bleu s’approcheront de la perfection, ils seront sans doute irrésistibles.
Après une coupure de 15 jours et une semaine de vacances accordée par le staff aux joueurs, c’est Colomiers qui va venir se tester sur la pelouse grenobloise. Un match qui aura lieu le 29 novembre à 21h. Reste à espérer et à souhaiter que le public se déplace. Ou sont les supporters que l’on a vu garnir le SDA en mai dernier ? Guichet fermé et des places qui s’arrachaient. Hier soir, il y avait seulement 7000 spectateurs pour venir voir le leader de ProD2 !
Je lance un appel : parlez autour de vous de ce prochain match, faites de la pub au boulot, auprès de vos amis, de vos proches, soyez et soyons les ambassadeurs du FCG ! Nous avons tous à y gagner et ce sera l’occasion de remercier les joueurs et le staff pour leur investissement. La semaine dernière j’étais à Oyo et lorsque les mecs sont venus fêter la victoire avec nous, il y avait de la joie et des remerciements dans leurs yeux. Ce n’est que du sport c’est vrai mais par les temps qui courent, des sourires, de la joie, de l’émotion ; de la solidarité et de la fierté et bien ça fait du bien et ça, c’est la force du FCG !
Les + :
- 5 points, un fauteuil de leader et une volonté de ne rien lâcher
- le banc : tous les remplaçants ont été décisifs. Mention à Couilloud évidement. Malgré tout, toute l’équipe est à féliciter. Personne ne triche et ce groupe est solidaire. Il y a un encore du progrès à faire et finalement c’est très positif
Les - :
- la régularité sur un match : le FCG est capable on le sait. Pourtant, c’est une fois le trou fait que les joueurs se lâchent complétement. Il faut travailler sur la durée comme à Oyonnax
- une certaine lenteur dans la transformation du jeu. Les défenses adverses ne se consomment que très peu et peuvent se déployer sur les extérieurs ce qui empêchent nos flèches sur les ailes d’avoir de bons ballons
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