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Debrief 22/23 FCG / Oyonnax : le débrief

Debrief
bonjour les ami.es du raffut

voici mon analyse du match contre Oyonnax

Trop d’envie pour trop d’indiscipline



Pour cette tête d’affiche entre le leader oyonnaxien et son dauphin grenoblois, ce derby entre les deux voisins, Aindinois et Alpins, a tenu toutes ses promesses. Tout d’abord, un Stade des Alpes très bien garni, plus de 12 000 personnes, un public chaud bouillant brayard à souhait, une ambiance de phase finale. (A titre de comparaison, l’année passée, le Grenoble- Oyonnax n’avait attiré que 7200 personnes). Cette saison, à Charles-Mathon, en septembre 2002, le FCG avait été humilié et n’avait pas pu répondre présent face au défi physique imposé par les hommes de Joe El Adb, qui avaient infligé une correction :46-13. Broyés sur les mauls et sur les mêlées fermées, les Grenoblois, malgré l’envie, n’avaient pu rivaliser à armes égales, tellement le différentiel entre les deux packs était grand, disait-on à l’époque. Aujourd’hui, le différentiel n’existe plus vraiment. C’est incontestablement la grande leçon qu’il faut retenir malgré la défaite. Les Isérois ont progressé dans ce domaine contrairement aux Aindinois, qui sont restés au niveau de leur début de saison. Les Grenoblois avaient à cœur de montrer un tout autre visage devant leur public, bien au-delà de prendre leur revanche. Avant le match, Fabien Gengenbacher avait senti toute la détermination de ses hommes dans la préparation de ce match : « Ce sont des semaines où l’on n’a pas besoin de mettre le curseur sur l’énergie, l’enthousiasme. Ce match, c’est l’occasion de s’étalonner par rapport à ce qui se fait de mieux dans le championnat. »



Malgré le respect mutuel entre les deux clubs, il n’en reste pas moins que la rivalité pour la suprématie sportive est bien réelle, ce qui a tendance à sublimer l’engagement au cours des matchs entre les deux équipes. Le match a été entaché de vive tension entre les joueurs tout au long de la partie, ce qui a poussé l’arbitre à sortir pas moins de trois cartons, deux jaunes et un rouge, côté Grenoblois contre deux jaunes, côté Oyomen et de siffler 25 pénalités au total (15 contre Grenoble et 10 contre Oyonnax) !



Dès l’entame du match, on a senti très vite que les joueurs n’étaient venus pour échanger des amabilités. Sur la première mêlée, le demi de mêlée grenoblois, en filou, vient perturber la sortie du ballon. Puis sur le contre grenoblois de Romain Trouilloud qui débouche sur son essai, un chambrage, initié par les Isérois, éclate dans l’en-but. Le bras de fer du défi physique est clairement engagé, aucune équipe n’a l’attention de céder le moindre pouce de terrain, et, certainement pas les Grenoblois qui veulent se faire respecter sur leur terre. Le jeu au sol fait rage, de même que sur chaque collision. C’est Grenoble qui gagne la bataille des rucks en volant des ballons d’attaque oyonnaxien, et non l’inverse, ou si peu ! Ainsi, les Grenoblois, avec rage et une hargne d’enfer, ont réussi l’exploit de voler huit ballons d’attaque d’Oyonnax à la régulière contre seulement trois perdus par Grenoble. Ils ont stoppé trois mauls de fort belle manière. On comprend le coup de gueule du demi de mêlée d’Oyonnax, et toute sa frustration devant l’incapacité des siens à gagner le combat. Eh, que dire de cette mêlée grenobloise, qui, à sept contre huit, a réussi l’exploit de mettre à la faute celle du Haut-Bugey dont la réputation n’est plus à faire. Le pilier gauche, Tommy Raynaud, 28 ans, capitaine d’Oyonnax, s’est prendre par un gamin de 19 ans qui l’a contraint à pousser en travers !

En revanche, même si les Isérois ont été agressifs dans le bon sens du terme, on ne peut pas dire que Pio Muarua ait fait preuve d’intelligence dans cette bataille d’intimidation. Il commet une première percussion sur un joueur au sol totalement inutile et contre productive (29ième), puis a un mauvais réflexe de vouloir plaquer un joueur en tendant le bras au niveau du haut du cops de son adversaire, plaquage, qui plus est à retardement et qui ne servait à rien, puisque le ballon avait été joué ! Les deux fautes valaient clairement un jaune, il n’en a eu qu’un seul. Il faut aussi signaler une faute grossière sur Éric Escande (38e) qui aurait mérité un jaune, et une autre sur Lucas Dupont (prise au cou).

Autre point noir de cette première mi-temps, c’est encore dans le domaine de la touche avec 3 ballons perdus sur sept lancers, dont deux pénaltouches dans la zone de marque. Deux grosses occasions perdues qui n’ont pas permis de faire mal à la tête aux Oyomen. Malgré tout, c’est Grenoble qui mène à la pause :11 à 3.



Les statistiques de la première mi-temps

Touches : 7, trois lancers perdus, une touche contrée par Grenoble et deux touches pas droites d’Oyonnax.

Mêlée : 5 mêlées, une pénalisée de chaque côté, plus un bras cassé pour Grenoble.

Pénalités : 6 contre Grenoble dont les deux de Pio totalement inutiles et 6 contre Oyonnax. Deux points perdus par Grenoble sur la transformation et 6 pour Oyonnax sur deux tentatives de pénalité.

La deuxième mi-temps grenobloise sera moins aboutie en raison d’une part du regain de forme des Oyomen (6 points marqués en dix minutes sur des fautes bêtes dont un en-avant repris devant) et d’autre part de l’indiscipline qui a causé les deux infériorités fatales, une première avec la troisième faute consternante de Pio Muarua (Il était vraiment dans un jour sans. Ce joueur n’aurait pas dû revenir sur la pelouse après son premier carton). Et une autre qui part d’une grosse faute d’arbitrage (le buteur d’Oyonnax indique à l’arbitre les poteaux, qui s’écarte pour le laisser taper, puis le capitaine d’Oyo indique la touche, l’arbitre ne bronche pas ! Hallucinant). Il s’ensuit un temps fort des Oyomen près de la ligne Grenoble. Essai de pénalité pour maul écroulé et un carton jaune. (14-16, 65e) Grenoble jouera 45 minutes en infériorité numérique contre le leader, la victoire était difficilement envisageable. Néanmoins, les hommes de Nicolas Nadau se créent une occasion qui aurait pu changer le cours du match. A la 60ième minute (premier ballon d’attaque de la deuxième mi-temps), Karim Qadiri hérite d’un super ballon d’une passe magistrale au pied de son demi d’ouverture. Voulant jouer le ballon avant même de l’avoir récupéré, il commet un en-avant !

Fatalement à 13 contre l’équipe qui a la meilleure attaque, les hommes de Fabien Gengenbacher encaissent deux essais sur des ballons joués sur les extérieurs où le décalage était fait. On redonne le ballon sur deux sorties de camp, un en-avant qui donne une bonne mêlée, un coup de pied trop long qui laisse le champ libre aux attaquants d’aller sur les extérieurs. Clairement, le carton rouge aura été le tournant du match et, dans une moindre mesure, cette faute grossière de l’arbitre (il ne me semble pas qu’il y ait possibilité de revenir sur une tentative de pénalité après avoir indiqué les poteaux, l’arbitre est sorti de son match également).

J’ai bien aimé la réaction d’orgueil des Isérois dans les dernières secondes pour aller chercher le bonus défensif en lançant une attaque sur quasiment 100 m. Sur le maul pénétrant, tous les joueurs sont venus pousser ! Quel bel état d’esprit. Ce point glané dans les dernières secondes est en tout point mérité, mais, franchement, les Isérois méritaient mieux pour peu que le trop d’envie ait été maîtrisé et ne débouche pas sur trop d’indiscipline.

Les Grenoblois ont surtout montré qu’ils ont une équipe capable de rivaliser avec la meilleure et que leur place de dauphin n’est pas usurpée. Prometteur pour la suite ? Il reste encore du déchet avec sept en-avant durant la deuxième mi-temps. C’est trop, aussi, pour gagner.



Les statistiques de la deuxième mi-temps

Touches : 3, 100 % ! (Très bonne rentrée de Mathis), deux touches contrées par Grenoble.

Mêlée : 6 mêlées, une pénalité contre Grenoble, un bras cassé de chaque côté.

Pénalités : 9 contre Grenoble un rouge et un jaune et 4 contre Oyonnax et deux jaunes.

La semaine prochaine, il faudra aller chercher les points perdus chez la lanterne rouge, sinon ce match prometteur n’aura servi à rien.
 
Merci @Fred Fcg pour cette belle analyse.
Je n'avais pas vu cette erreur de l'arbitre sur la décision de Soulan de taper la pénalité puis celle de Raynault d'aller en touche.
C'est effectivement, comme la faute imaginaire de Madeira que je n'ai pas souligné dans mon débrief, un tournant du match.

Il me semble bien que, selon le règlement, dés lors qu'un joueur indique les poteaux à l'arbitre et même si ce n'est pas le capitaine, il est interdit de changer d'avis.
 
Merci beaucoup pour votre retour. Pour moi, Madeira est dans l'axe et il ne vient pas sur le côté. L'arbitre n'a pas été à la hauteur de l'enjeu du match.
 
Je connaissais pas cette règle... Pour moi, c'est au capitaine d'annoncer le choix.
 
la règle 21.4 c parle d'intention du botteur et pas de la décision du capitaine. Dés lors que "botteur" indique sa décision clairement ou que son intention de botter est claire (apport du tee ou mise en place du ballon par ex) alors la décision est prise.

C'est vrai que le plus souvent c'est le capitaine qui dit à l'arbitre quelle décision l'équipe prend.
Malgré cela si le botteur le dit à l'arbitre avant, voire même un autre joueur, cela est pris en compte.
 
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